Tant qu’à être confiné, redécouvrons la poésie. Vous l’aviez délaissée peut-être comme un vieux jouet déglingué par la nonchalante négligence du temps qui passe. Mais elle ne vous avait pas oublié. La voilà qui frappe à votre fenêtre. Laissez là entrer, elle ne porte pas d’autres virus que ses mots vibrionnants.Voici une première volée née de la forme tanka, d’origine japonaise, ancêtre du haïku, mieux connu sous nos cieux. Aux trois vers de 5-7-5 pieds du haïku, le tanka en ajoute deux de 7 pieds chacun.
Et en prime, Le Plouc vous offre ci-dessus cette superbe gouache de l’ami Burlingue (Xavier Bureau) admirable artiste qui gagne à être connu. Ou plutôt, c’est vous qui gagnerez à faire sa connaissance.
A LIRE
Nuages en chemises
Qui passent en se boutonnant
Et filent ailleurs
Vers un ciel encor vierge
Où il fera bon pleuvoir
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Miroir du ciel
La plaine allume ses feux
Et tend ses champs noirs
Fusion confusion
Terre porteuse de nuages
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Un chien aboie
Et la nuit est trouée
Comme une passoire
Des filets de lune tombent
Sur les ombres des chemins
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Fumées sur la plaine
Enveloppant la prairie
Linceul odorant
Ta main lâche ses oiseaux
Femme à feu et à ciel
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Joie dans les nuages
Il fait beau il faut partir
Un soleil au cœur
Et toujours il y aura
Quelque chose quelque part
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Rien n’est perdu
Serre l’aube dans tes bras
Et le jour vivra
Tu feras naître un oiseau
De cette étreinte solaire
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Tes poèmes étanchent une soif de Beau ! Merci.
Cher poète,
Merci pour ce partage.
Densité du verbe, Images en écho
Pureté de l’écriture dépoussiérée d’inutiles digressions.
Marie Vermunt