Au moment l’ancien directeur du FBI James Comey l’accuse, le président Trump continue à piétiner les porcelaines du bazar moyen-oriental et risque de faire sombrer tout l’Occident dans un conflit qui n’est pas le sien, à savoir la guerre intra-musulmane entre sunnisme et chiisme, forme contemporaine de l’antagonisme millénaire arabo-perse. Et rien à voir avec ce qui précède: Le Plouc a reçu le Grand Prix de Poésie à Pau.L’éléphant fou échappé à grands barrissements de la Maison Blanche pèse désormais de tout son poids en faveur des sunnites menés par l’Arabie Saoudite, alors que l’affrontement entre les deux grandes confessions de l’islam a pris une ampleur nouvelle. Suspecté de se montrer trop accommodant avec les chiites Iraniens, le Qatar a été mis au ban des nations par les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte et le Yémen à l’instigation du maître de la manœuvre, le régime saoudien. Le motif avancé par Ryad pour expliquer la quarantaine du Qatar – à savoir que cet émirat favoriserait le terrorisme – ne trompe personne.
Dans son sermon antiterroriste adressé au Qatar, l’Arabie Saoudite est aussi crédible qu’une mère maquerelle prêchant l’abstinence sexuelle à l’une de ses pensionnaires. C’est donc bien le rapprochement, fantasmé ou réel, du Qatar avec l’Iran chiite qui est en cause.
En outre, le terrorisme sunnite de l’Etat Islamique a frappé mercredi Téhéran au cœur même du pouvoir chiite, causant la mort de treize personnes. Comme si les terroristes de Daech voulaient donner un signal aux Saoudiens en leur rappelant qu’une cause sacrée les unissait : combattre le chiisme.
Obama avait rééquilibré la position des Etats-Unis vis-à-vis de l’Iran, sans pour autant abandonner les intérêts de son pays auprès des monarchies arabes. Trump a démoli ce savant équilibre en soutenant pleinement le régime saoudien au détriment de l’Iran. Certes, l’Arabie Saoudite a dû payer cet engagement au prix fort, en signant au bénéfice des Etats-Unis pour 380 milliards de dollars en contrats dont 110 milliards d’armement. Armement qui, d’ailleurs, risque un jour ou l’autre de servir contre le fidèle allié américain, Israël.
Le président américain a agité ces contrats en signe de victoire. Une victoire qui risque fort d’être de dupes. Car avec quel argent les Saoudiens vont-ils honorer ces mirifiques projets ? Le déficit saoudien a dépassé les 84 milliards de dollars et la dette publique du Royaume s’alourdit à la suite de l’effondrement constant des cours du pétrole et des campagnes militaires en Syrie et au Yémen. Comme l’on dit à Genève, « les promesses rendent joyeux les fous ». Surtout, les fols éléphants…
Le but que semble – la prudence est de mise – poursuivre Dingo Donald serait de susciter un changement de régime en Iran, en mettant la pression sur ce pays. Au moment où les Iraniens ont massivement réélu à la présidence de la République le modéré Hassan Rohani, dans l’espoir de renouer avec l’Occident, le Pachyderme n’a rien trouvé de mieux que de leur fermer la porte au nez, en soutenant Ryad contre Téhéran. Ce faisant, Washington a apporté aux ennemis de l’Occident, aux conservateurs iraniens et aux tyranniques gardiens de la Révolution un soutien inespéré. Si changement de régime il y avait en Iran, ce serait sans doute au détriment des partisans de l’ouverture à l’Occident. Bien joué, le Mammouth !
La mollarchie iranienne n’est pas plus sympathique que les monarchies arabes, loin de la là. Mais force est de constater que le terrorisme qui nous frappe reste le fait de pays ou de groupes qui se réclament du sunnisme. Pendant longtemps, les pétromonarchies ont financièrement soutenu nos plus implacables ennemis et ils continuent aujourd’hui à les nourrir de leur idéologie salafiste, antisémite, liberticide et antidémocratique.
Les démocraties occidentales n’ont donc aucun intérêt à intervenir dans le conflit entre sunnites et chiites, ni d’un côté ni de l’autre. Il n’y a, dans cette affaire, que des coups à prendre. Dans son Médecin malgé lui, Molière avait tout compris en s’exprimant par le truchement de Sganarelle:
Vous êtes un impertinent de vous ingérer dans les affaires d’autrui. Apprenez que Cicéron dit : Qu’entre l’arbre et l’écorce il ne faut pas mettre le doigt.
Jean-Noël Cuénod
Le Plouc reçoit le Grand Prix de Poésie à Pau
Le Grand Prix de Poésie des XXIIIème Jeux Floraux du Béarn a été attribué à Jean-Noël Cuénod –– autrement dit votre Plouc – samedi 3 juin 2017 pour son manuscrit encore inédit En Etat d’Urgence. Ce concours est placé sous l’égide du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, de la Ville de Pau et la revue de poésie L’Etrave.
Outre la coupe remise audit Plouc par Jean Lacoste – adjoint à la culture du maire de Pau un certain François Bayrou – cette distinction permettra à ce manuscrit d’être édité par La Nouvelle Pléiade.
Moult mercis à la présidente des Jeux Floraux du Béarn, la poétesse Floriane Clery et à Vital Heurtebize, président de Poètes sans Frontières et président d’honneur de la Société des Poètes Français, inlassable et efficace militant de la cause poétique.
Félicitations ravies pour ce magnifique prix…Il me tarde de lire le précieux recueil. Belle photo aussi… Oubli provisoire de l’éléphant dingo…
Certes la grande poésie n’a pas de prix ! Mais je te félicite malgré tout !