C’est donc Valérie Pécresse qui représentera LR à l’élection présidentielle française de 2022. Mais ce sont les idées de son rival au second tour de la consultation interne, Eric Ciotti, qui ont triomphé lors de la compétition au sein du parti de la droite de gouvernement. A savoir, ultralibéralisme sur le plan économique et positionnement xénophobe pour le reste.
Valérie Pécresse avait quitté LR en juin 2019 du fait des prises de positions trop droitistes de ce parti qui, selon elle, quittait l’aire du centre-droit. Fin 2021, elle reprend sa carte LR pour participer à l’élection interne en vue de désigner le candidat à la présidentielle.
Mais pour l’emporter, elle a dû courir après les principales thèses de l’extrême-droite incarnée par Eric Ciotti qui était passé en tête du second tour de la consultation LR. Celui-ci ne cache pas son identité de vue avec les opinions soutenues par Zemmour – ultralibéralisme et xénophobie institutionnelle – et il a su séduire une part importante des adhérents LR.
Alors que Valérie Pécresse avait reçu le soutien de tous les autres candidats (Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin) qui avaient perdu au premier tour, Ciotti a pu encore glaner 13,41% de plus de voix au second tour. Certes, Valérie Pécresse l’emporte avec 61% des suffrages. Mais avec son score de près de 40% (39%), Eric Ciotti a pris des voix qui provenaient des autres candidats ralliés pourtant à la candidate désormais officielle de LR.
Eric Ciotti, le Sandrine Rousseau de Valérie Pécresse
Dès lors, Eric Ciotti risque fort de devenir le cauchemar de Valérie Pécresse, à l’image de Sandrine Rousseau qui, battue de justesse à la primaire des écologistes EELV, parasite la campagne de Yannick Jadot, le vainqueur de la consultation interne des Verts.
D’ailleurs, ledit cauchemar a vite pris forme. Valérie Pécresse ayant annoncé qu’elle ne changerait pas de programme pour la campagne présidentielle, Eric Ciotti l’a aussitôt menacée au micro de BFMTV en disant qu’elle n’avait pas lancé un bon message et qu’il entendait bien que ses idées soient prises en compte par la candidate officielle.
Dès lors, Valérie Pécresse sera soumise aux pressions permanentes du représentant de l’extrême-droite au sein de LR pour la droitiser encore plus. Ce qui va l’éloigner de sa famille d’origine, le centre-droit modéré qui, dès lors, risque de glisser vers Horizons, la formation créée par l’ancien premier ministre Edouard Philippe représentant la droite du président Macron.
Avec la poussée de l’extrême-droite à l’extérieur (Marine Le Pen et Eric Zemmour), à l’intérieur (Eric Ciotti) et la contre-poussée d’Emmanuel Macron déjà bien placé dans l’électorat du centre-droit, Valérie Pécresse, soit devient le vecteur de l’extrême-droite, soit elle se place sur le même terrain que Macron.
Si elle se tire de ce piège diabolique, Valérie Pécresse pourra être qualifiée de génie politique !
Jean-Noël Cuénod
« Si elle se tire de ce piège diabolique, Valérie Pécresse pourra être qualifiée de génie politique ! »
Excellent!!!
L’avantage du grand âge, c’est qu’on voit le retour du balancier.
En témoigne la préparation aux élections présidentielles françaises :
Sans compter M. Macron, il y a 3 candidats de droite en tête de sondages, et la gauche se fait largement distancer. Quel revirement, quand je pense au années 50 ou la droite n’existait plus – maudite, vomie, impensable – et ceux qui n’étaient pas marxistes étaient indifférents ( je parle de mon expérience à l’Uni de Genève)
Autre différence; l’apparition de la FEMME en politique.
A part Mme Baud-Rogivue (soeur de notre ami Jean-Jacques) et Jeanne Hersch à Genève, le néant. Et maintenant, 3 des candidats têtes de liste aux élections F sont des dames.
Tant mieux, mais quel gâchis; tant d’intelligences inutilisées pendant des siècles.