Valérie Pécresse et Eric Ciotti se disputeront samedi la place de candidat LR à la présidentielle. S’il prend la tête aujourd’hui, Ciotti risque fort de la perdre au second tour. Il a fait le plein de ses voix ; Pécresse sera soutenu par les tous perdants : Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin. Cela dit, LR ne cesse d’étouffer dans la tenaille Macron-extrême-droite qui se resserre.
On sentait venir depuis plusieurs jours la montée de Ciotti qui a su agiter avec suffisamment de force, malgré sa voix de crécelle, les trois obsessions en « i » de la droite : immigration, insécurité, islam. Les autres « candidats à la candidature » avaient, eux aussi, sacrifié à la zemmourisation des esprits droitiers. Mais ceux et celles qui ont assisté aux débats entre les prétendants du parti LR se sont bien vite rendus compte qu’ils avaient pris le train sécuritaire en marche. Alors qu’Eric Ciotti débite ce type de discours depuis des années, le rendant plus crédible sur ces sujets.
Les adhérents LR auront donc le choix entre le libéralisme Macronocompatible – quoi qu’elle en dise – de Valérie Pécresse et le national-conservatisme de Ciotti qui, lui, préfèrera toujours le clan Le Pen et l’autre Eric (Zemmour) à Emmanuel Macron.
Ce choix est d’ailleurs parfait tant pour l’actuel président que pour l’extrême-droite. Le casse-noix se referme un peu plus sur la coque LR. Vraisemblablement, elle craquera un jour ou l’autre.
Deux droites irréconciliables
Eric Ciotti est devenu un acteur qui désormais pèsera lourd sur le destin de son parti, même s’il n’est finalement pas désigné pour le représenter à l’élection présidentielle. Or, son programme et sa rhétorique xénophobe se placent résolument sur le terrain de l’extrême-droite. L’affichage médiatique de sa bonne entente avec Valérie Pécresse ne trompe que ceux qui veulent bien être dupés. Entre les deux conceptions de la droite, les divergences paraissent trop profondes pour que la coexistence ne tourne pas au divorce en fin de compte.
Il y aura forcément un moment où il faudra choisir entre la droite libérale qui, au fond, n’a pas de désaccord profond avec la Macronie, et le national-conservatisme qui lui est viscéralement opposé. Eric Ciotti souhaite sans doute recomposer la droite pour la tirer vers le clan Le Pen et les zemmouriens afin de créer cette grande formation nationale-conservatrice qui serait en mesure de conquérir l’Elysée.
Quant à Valérie Pécresse, son électorat présente plus de points communs avec Macron qu’avec Ciotti. Le centre-droit n’est pas si vaste pour qu’une entente ne se noue, un jour ou l’autre. Soit avec Emmanuel Macron, soit avec Edouard Philippe, qui occupe le flanc droit de la Macronie avec son parti Horizons.
Bref, à moyen terme, on ne donne pas cher de la peau du parti LR.
Jean-Noël Cuénod
Tout le monde veut voir le LR disparaître. Ce parti vient de démontrer qu’il est probablement le seul à fonctionner selon le système voulu par le grand Charles. Il est toujours très ancré dans les territoires et Valérie PECRESSE en est l’exemple.
Femme, qui n’aura pas besoin d’un apprentissage de 5 ans comme son prédécesseur, car c’est une vraie patronne.
Femme à l’abri des scandales financiers et de fait …. »affaires de cul » incompatible. Non ?
Vive les femmes.