Pluie et temps plus vieux

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©JNC-Beaurecueil-Forge de la Poésie

Les nuages versent leurs averses et nous, nos larmes. Le temps est moins jeune, que voulez-vous. Contristons-nous mutuellement sur nos gilets rendus humides, à force. Voilà un poème qui renifle l’air du temps. A lire et à ouïr.

A LIRE

                    Il pleut
Il pleut
Il pleut
Toujours

Dans les champs toutes les fleurs courbent la tête
Sur les sentiers terre et ciel copulent
Pour donner un corps et une âme à la boue
Venus du fond de nos âges des nuages
S’accroupissent guettant le moment propice
Pour faire rouler des tonneaux de tonnerre
Même leurs éclairs sont sans lueur

                 Il pleut
Il pleut
Il pleut
Toujours

A perte de vue et à perte de vie
L’absence des hommes crève les yeux
Les aveugles ne peuvent pas voir la pluie
Mais sur leur peau elle fait d’autant plus mal
Ses tambours sortent les morts de leurs tombeaux
Tout ce qu’on croyait éteint se réanime

                    Il pleut
Il pleut
Il pleut
Toujours

 

Tous vos parapluies n’y feront rien
Et vos manteaux sont tellement déchirés
Que même les mendiants n’en veulent plus
Vous essayez les danses de la pluie
Mais tout ce qui tombe ce n’est que vous-mêmes
Dans le ridicule et les ricanements

                         Il pleut
Il pleut
Il pleut
Toujours

Tous ces traits d’eau raturent le paysage
Grands coups de gomme sur tous les horizons
Vous n’avez plus d’autre cap que vous-mêmes
Et vous avez le désespoir confortable
Saurez-vous faire parler votre soleil?
Ecoutez d’abord cette musique en vous

                        Il pleut
Il pleut
Il pleut
Toujours?

Jean-Noël Cuénod

A OUÏR

2 réflexions sur « Pluie et temps plus vieux »

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