Que vous possédiez ou non la foi, ne passez pas à côté de ce voyage, celui de Jésus le Christ à travers la mort ; c’est du vôtre et de la vôtre qu’il s’agit. Injustice, injure, torture, trahison, abandon, angoisse, indifférence, mépris, mort… Autant d’étapes franchies par le Fils de l’Homme. Oubliez les dérives des églises et les errements des fonctionnaires ecclésiastiques. Et que le nombre 8, symbole de la vie toujours recommencée, vous guide. A lire le texte ci-dessous et/ou à ouïr ce fichier audio du poème dit par l’auteur.
Et danse le Christ danse danse
Dense est la pluie sur nos cendres
Sombre haleine exhalée du sol
Soleil de sel chauffant l’humus
Humide des vieilles colères
Choléra serpent des ruines
Runes griffées sur les pierres
Pire menace à l’horizon
Et danse le Christ danse danse
Dense est la moiteur de la chair
Parchemin où la peur s’écrit
Cri surgit du cœur de la gorge
Forge des paroles de fer
Fertilité du champ des morts
« Morts ! Laissez les morts s’enterrer »
Terre Terre voici la vie !
Et danse le Christ danse danse
Dense est la vie au sein des morts
Meurt et revit dans le souffle
Souffre en creusant ton souterrain
Sous tes reins palpite le monde
Monde monstre qui fouille
Farfouille dans les coffres forts
L’or pour le transformer en clous
Et danse le Christ danse danse
Dense est la neuvième heure
Heurs malheurs bonheurs dans le neuf
Neuf où tout sera consommé
Consumé, ce présent vieux
Plus vieux que tous les passés
Trépassés aux mémoires vives
Rive où le futur n’a nul port
Et danse le Christ danse danse
Dense est le noyau du ciel
Scellé dans le centre du sol
Soleil noir des nuits sanguines
Sang même sang qui s’écoulait
Coulait de tes mains déjà mortes
Mordues par tous les clous du monde
Onde du sang ciel et sol
Et danse le Christ danse danse
Dense est le son au fond des âges
Sagesse sans fin ni lieu
Lien qui libère et relie
Relit les signes de ta main
Maintient cap de Bonne-Espérance
Errance pour mieux veiller
Réveiller la voix la voie
Et danse le Christ danse danse
Dense est le pain de nos sueurs
Sœurs d’eau de sel à fleur de peau
Pauvre et léger, le fils de l’Homme
Comme un parfum d’herbe brûlée
Braise en gerbe sur nos forêts
Furets porteurs de feu d’enfance
En tous sens perdus retrouvés
Et danse le Christ danse danse
Dense est le vin notre partage
Sage rage de ton Judas
Justice soit rendue au traître
Maître qui a rendu possible
L’impossible divinité
De l’humanité en dérive
Rêve désormais éveillé.
Jean-Noël Cuénod
Très beau!
Beau poème de Pâques. Où l’on voit que la mièvrerie, avec laquelle la résurrection n’a rien à voir, est restée au tombeau.
CHEVALIERS
Frères :
Du passé faisons Table Ronde
Et partageons le Pain et le Vin
et le levain
de la Fraternité
Car les chevaliers d’aujourd’hui
n’ont pour monture qu’un escargot nommé
Amour
Et d’épée ils ne possèdent
que la luisante trace de sa bave
Pour toute lance qu’un œil borgne
au bout d’un gluant tentacule
–mais tentacule de voyant–
Pour bouclier ces chevaliers n’ont
qu’une coquille en hélice
aussi fragile que leur cœur
mais aussi dure que leur espoir
et leur tenace volonté
–d’en finir à jamais avec la Bête Immonde–
Roland Nadaus
Bravo! Non: merci!!!
J’espère que ce beau poème lyrique et spirituel sera proclamé par toi et dansé par ta belle compagne! Hélas, aujourd’hui, je n’ai plus aucun pouvoir -et même plus d’influence… Sinon, de nouveau, je vous aurais accueillis l’un et l’autre où vous êtes avec bonheur déjà venus: Guyancourt, St-Quentin-en-Yvelines.
Mais la Vie, pas seulement celle des bactéries brunes, est plus forte que le temps: j’en suis sûr.
Même si j’ai peur parfois.
Merci de ce poème.