Macron20h ? Comment s’en désintoxiquer

Macron-Macron20h-COVID19-ConfinementLe Covid s’étend… Comme d’habitude. Les experts supputent…Comme d’habitude. Les médias s’affolent…Comme d’habitude. Les réseaux sociaux délirent…Comme d’habitude. Et Macron a causé…comme d’habituuuuude ! La chanson de Claude François et Jacques Revaux a trouvé en ces temps coronavirés une nouvelle jeunesse. Et si nous tentions de découvrir les brèches de liberté dans ce mur de salive stratifiée ?

Au-delà des mesures annoncées mercredi soir par le président Macron, une piste ne saurait être négligée. Une piste qui ne nécessite aucun investissement coûteux mais mobilise une certaine force d’âme. A savoir poursuivre et développer l’hygiène mentale et sociale indispensable à qui veut éviter la folie qui serpente dans le sillage de Sa Majesté Covid XIX. Vitupérer l’époque, injurier les journalistes, vilipender les politiques, dénoncer les voisins, ça soulage sur l’instant. Mais accumuler les amertumes provoque à moyen terme, crise de foi et prise de tête. Voire pis : crise de tête et prise de foi. De n’importe quelle foi, la plus cinglée de préférence.

« Tout changeait de pôle et d’épaule »

A attendre que l’Oracle jupitérien fulmine ses décrets, on se dépouille de ses habits d’adulte pour devenir nu et vulnérable comme un vieil enfant qui n’aurait plus d’un gamin l’énergie du rebond…

Confinement total, aux trois-quarts, à moitié, au tiers, local, régional ; écoles fermées un peu, beaucoup, passionnément ; déplacements interdits sauf dérogations ou autorisés sauf exceptions ; variant britannique, sud-américain, brésilien, breton et le petit dernier qui vient de sortir de sa capsule à l’hôpital Henri-Mondor, le variant de Créteil (à ce propos, lire ici)… Nous voilà dans la peau de Louis Aragon dans l’Allemagne occupée après l’armistice du 11 novembre 1918 :

(…) C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien (…) (in Le Roman Inachevé)

Ramasser dans la nuit quelques miettes d’étoiles

Alors autant ramasser dans la nuit quelques miettes d’étoiles. Mise à part la douleur de perdre les siens ou celle de les voir souffrir, la pandémie nous fait subir foultitude de frustrations qui ont pour reine, l’imprévisibilité.

L’animal humain dédaigne le présent, adore le passé et n’a d’yeux que pour le futur. Prévoir. Cocher une date dans l’agenda. Tendre vers l’espoir. C’est plus qu’un effet euphorique, c’est un élément moteur. Qui nous fait démarrer l’existence au quart de tour.

L’impossibilité de « se projeter vers » reste l’un des symptômes sociaux les plus douloureux moralement de ce Covid numéro 19 et de ses multiples avatars. Il y a plus angoissant que la page blanche : l’agenda vide.

De la privation à la plénitude

Pourtant, la pandémie offre l’occasion de transformer cette privation en plénitude. Comment ? Tout simplement en changeant de regard. En quoi est-ce vraiment utile d’avoir un agenda plein comme le métro 13 aux heures de pointe ? En quoi tout prévoir peut-il nous rendre authentiquement heureux ?

Au contraire, prévoir c’est stresser. Prévoir dépossède notre présent pour un hypothétique avenir. Prévoir nous enferme. Alors, autant ouvrir la porte à l’imprévu. Plaisant ou déplaisant. Mais toujours surprenant.

L’imprévisibilité nous débarrasse de ces encombrants qui encrassent le grenier de nos crânes. Comme la mer se retire, voilà notre plage rendue libre, à perte de vue, à gain de vie. Certes, un jour la marée reviendra. Mais en attendant, vaquons sur cet espace l’esprit alerte et l’âme rêveuse.

Jean-Noël Cuénod

ESPACE VIDEO

« Comme d’habitude » ; pas comme d’habitude par Claude François mais par la voix de M. Pokora.

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