©Gisèle_Devanthéry
Deux certitudes en ce très bas monde: nous sommes nés; nous mourrons. L’humain utilise cet intervalle pour mieux en oublier la fin. Mais chaque pelletée de déni accroit encore le poids de l’Angoisse des angoisses. Autant s’y préparer par le truchement de la poésie, seul moyen de dire ce qui ne peut l’être, ou du moins d’en tenter l’expérience. Texte à lire et à ouïr.
A LIRE
Nous sommes les cygnes
Au chant étranglé
Sur l’onde des ondes
Le courant nous pousse
Nous ne nageons plus
A contre-courant
La voie nous connaît
Nous la connaissons
Elle nous appelle
Et nous l’appelons
L’écho fait lien
Nous sommes les cygnes
Au chant étranglé
Passent sur la rive
Des clowns effrayants
Aux rires sirène
Des jongleurs aveugles
Aux mains mutilées
Des cracheurs de feu
Au regard éteint
Bruyante misère
Nous sommes les cygnes
Au chant étranglé
Tombent dans la vase
La masse sanglante
De tous nos remords
La lourde ferraille
De tous nos regrets
Au vivant soleil
Nous voilà légers
Ivres d’air et d’eau
Nous sommes les cygnes
Au chant étranglé
Petit à petit
Il se rétrécit
Le chenal des vies
Plus frais son courant
Plus doux ses galets
Bientôt les rives
Se refermeront
Tout comme les lèvres
De nos plaies à vif
Nous serons les cygnes
Au chant libéré
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Magnifique poème Jean-Noël
Le lac nous amène tout, en ces chaudes journées. Nos cygnes glissent sur l’eau claire, ils avancent, paisibles.
Nous nageons à leur côté, invisibles.
De l’étranglement à la libération que de péripéties !
Les cygnes des signes illustrent bien les eaux calmes auxquelles nous aspirons !
Poème inspirant.
Je viens de découvrir votre nom,
ce poème de toute beauté ,
je l’ai partagé avec mes amis,
les plus délicats et sensibles.
Votre blogue politique est passionnant,
intelligent, plein de profondes
remises en cause.
Il m’est très utile, pour tenter de rester
sereine, car le monde des humains
me fait souvent mal.
De l’intelligence, de la compréhension,
les plus éclairés, me sont d’un grand
secours .
Rester lucide et communiquer ,
ces voix de la bonté ,
Voilà à quoi j’aspire.