Eric Zemmour a donc officialisé ce qui n’était plus une nouvelle, tant ellefut pré-annoncée : sa candidature à la présidence de la République française. Juste après une séquence marseillaise qui s’est révélée catastrophique, de l’aveu même de ses soutiens. Séquence ponctuée par ce doigt d’honneur, du fâché professionnel à une Marseillaise zemmourophobe, qui fait le tour des rézosociaux. Continuer la lecture
Archives de catégorie : Blogue politique
LR plus que jamais dans la tenaille
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Valérie Pécresse et Eric Ciotti se disputeront samedi la place de candidat LR à la présidentielle. S’il prend la tête aujourd’hui, Ciotti risque fort de la perdre au second tour. Il a fait le plein de ses voix ; Pécresse sera soutenu par les tous perdants : Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin. Cela dit, LR ne cesse d’étouffer dans la tenaille Macron-extrême-droite qui se resserre. Continuer la lecture
Migrants : du naufrage aux larmes de crocodile
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Qu’elles sèchent vite, les larmes de crocodile ! De plus en plus vite, car il y en a de moins en moins, de larmes. Même de crocodile. Et surtout pour les réfugiés. Vous vous rappelez la photo du petit corps d’Aylan, 3 ans, rejeté sur une plage de Bodrum en 2015 ? Nous oublierons tout aussi vite le naufrage qui a tué 27 migrants dans La Manche, mercredi. Place au Black Friday! Continuer la lecture
Cop26 et climat : le degré 0 de la politique
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Photo prise le 15 octobre dernier par ©Hoshang Hashimi-AFP à Bala Murghab au nord-ouest de l’Afghanistan.
Quelle que soit la forme de ses régimes – dictatorial, démocratique-autoritaire, démocratique-libéral, conservateur, nationaliste, centralisateur, fédéral – la politique atteint son degré 0 de refroidissement mental en matière de climat. Le piètre bilan de la COP26 enfonce encore un peu plus le monde dans la déprime, entre deux variants covidiens. Continuer la lecture
Zemmour, la « divine surprise » des antisémites
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« Divine surprise » ! Le chantre du royalisme et de l’antisémitisme Charles Mauras avait choisi cette formule pour exprimer son soutien à la politique du Maréchal Pétain dans un article du Petit Marseillais paru le 9 février 1941. Les antisémites d’aujourd’hui pourraient reprendre cette formule à propos d’Eric Zemmour qui peut continuer sans vergogne à étaler ses propos fascistoïdes dans tous les gros médias. Continuer la lecture
Macron & Co. Trop-plein à droite trop-vide à gauche
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Dans cette pré-campagne présidentielle, les citoyens français semblent avoir comme choix : la droite, puis la droite, encore la droite, de nouveau la droite, toujours la droite et enfin, la droite. Avec ici ou là quelques nuances. C’est désormais la nouvelle bien-pensance chic, très en vogue dans les gros médias. Mais gare au trop-plein !
Après la Seconde guerre mondiale, même la droite se voulait à gauche. Aujourd’hui, une certaine gauche entonne les refrains de la droite[1]. Emmanuel Macron l’a bien saisi. Intervenant le même soir que le débat entre les cinq rivaux qui se disputent la candidature du parti LR à la présidentielle de 2022, le président-pas-encore-candidat-mais-ça-va-venir s’est aussitôt placé sur leur terrain.
Après avoir expédié le prétexte de cette neuvième allocution depuis le surgissement du Covid19 – à savoir la troisième dose du vaccin contre ce coronavirus – il a déplié son programme de pas-encore-candidat-mais-presque.
Macron, tête de file de la droite
Un programme qui se place résolument sur le terrain de la droite « classique » incarnée par LR, avec un mot-clé asséné à tout bout de champ : le travail. Il faudra donc « travailler plus longtemps en repoussant l’âge légal » du départ à la retraite. Et « c’est en travaillant plus que nous sauverons le modèle social français.». Gare aux feignants de chômeurs : « Ceux qui ne mèneront pas une recherche active (sous-entendu d’emploi) verront leurs allocations suspendues ». Cette règle existe déjà mais pourquoi se priver d’une petite gonflette de pectoraux devant les cinq nains LR ? Qui, fort énervés par ce Macron qui piétine leur plate-bande droitière, en rajoutent dans la critique contre le président. Quitte à surjouer dans le registre de l’exécration macronophobe, tel Xavier Bertrand.
Enervés sont-ils aussi par l’ancien premier ministre de Macron Edouard Philippe – qui roule pour son ancien patron, du moins en vue de 2022 –, fondateur du parti Horizons qui déroule un programme de droite que ne pourraient pas renier les électeurs LR.
Les peaux de banane de la rancœur
Cela en fait du monde dans le registre néo-libéral! Trop. Les cinq rivaux LR ont bien pris garde de se ménager pour éviter les sanglantes primaires de jadis. Mais cela ne saurait durer. Lorsque le Congrès LR aura désigné son candidat, les peaux de bananes de la rancœur ressortiront du réfrigérateur.
D’autant plus que l’aile xénophobe de ce parti, où plane le faucon Eric Ciotti, risque fort de trouver plus de saveurs ignifuges au tord-boyau de Zemmour qu’à la tisane-menthe de Valérie Pécresse et des autres prétendants.
Ce trop-plein de droitistes serait suicidaire s’il y avait quelqu’un ou quelqu’une en face qui se montrerait capable de développer des thématiques opposées et de construire un front uni.
Trop-vide à gauche
Pour l’instant, les écologistes semblent les seuls à développer un discours qui serait en mesure d’illustrer les vrais enjeux de notre époque, liés au dérèglement climatique avec tous ses effets économiques, sociaux et sociétaux.
Si la gauche française n’était pas la plus stupide du monde, toutes ses formations auraient fait bloc derrière Yves Jadot et les écologistes. Car c’est bien la social-écologie qui est idéologiquement à même de proposer des solutions novatrices. Le Parti socialiste et sa candidate Anne Hidalgo ne proposent rien de fondamentalement nouveau. Ce qui n’est pas étonnant puisque depuis Mitterrand, le PS n’est plus un Parti social-démocrate – avec ses relais dans le monde du travail et les syndicats – mais une écurie présidentielle. Comme les purs-sangs roses se font rares, ce « parti » n’en est plus un. Quant à la France Insoumise, elle reste bloquée par l’ego de son chef Jean-Luc Mélanchon qui empêche tout mouvement fédérateur.
Et ne parlons pas des autres formations de gauche qui sont inaudibles depuis longtemps et pour lesquelles la campagne présidentielle n’est rien d’autre que le lieu où l’on peut montrer sa binette tous les cinq ans.
Une campagne unie menée par un front social-écologiste aurait pu forger des réponses crédibles sur les sujets que la droite aborde avec des solutions du siècle dernier : outre la transition écologique, la lutte contre les violences quotidiennes, le sauvetage des hôpitaux publics, la politique d’immigration.
Mais voilà ce front uni n’existera pas. Et la droite dispose du plus vaste espace pour s’exprimer. D’où un risque d’abstention massive des électeurs de gauche, fatigués de choisir entre le « moins pire » et le « plus pire ».
Jean-Noël Cuénod
[1] L’ancien ministre socialiste et frondeur de l’aile gauche du PS, Arnaud Montebourg a émis cette proposition qui réjouirait le marigot où barbotent la horde Le Pen et Zemmour : «Bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier les ressortissants visés par une mesure d’expulsion du territoire français. »
CLIMAT, MENSONGE ET SONGE
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Quelles fausses promesses, quels vrais reniements nous réserve la Cop26 ? On commence à en avoir une petite idée. Transformer le mensonge en songe pour changer d’ère. Et, par le vecteur de la poésie, entrer en forêt comme jadis certains entraient en religion Nous sommes toutes et tous des chamans qui s’ignorent. Nouvelle série de tankas à lire, à ouïr, à voir. Continuer la lecture
Jean Castex n’est pas la fils aîné de la laïcité !
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Lors de sa visite au Vatican, le premier ministre français a offert au pape argentin le maillot de Lionel Messi, idole argentine du Paris-Saint-Germain (Photo Reuters via Huffington Post)
Présence envoûtante du pape François ? Vapeurs d’encens qui vous montent à la tête ? Ambiance céleste d’un pays hors-sol ? Dans son discours à l’ambassade de France au Vatican, lundi dernier, le premier ministre français Jean Castex n’a pas fait montre de cette réserve laïque à laquelle il est tenu par sa charge. Et la Vigie de la Laïcité lui a vite infligé un tacle appuyé. Continuer la lecture
Bien-pensance ? Mal penser, c’est bien !
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C’est l’insulte chic et choc à la mode : « bien-pensant » avec son bourratif substantif : « bien-pensance ». Le « bien-pensant », c’est le bisounours qui croit que tout le monde il est beau, tout le monde, il est gentil. Le genre « paix sur la terre » alors que partout règne la violence. Le « bien-pensant » est donc un con. Un vrai con.
Le Plouc avait déjà abordé ce thème (15 août 2019) mais la « mal-pensée » a fait bien des progrès depuis et s’installe avec Zemmour dans l’actuelle pré-campagne présidentielle. Alors, on remet l’ouvrage sur son métier…
Le « mal-pensant », fort de sa « mal-pensance », est intelligent, lui. Il jette sur le monde ce regard désabusé et lucide qui déshabille les illusions de la « bien-pensance ». Sa « mal-pensance » fait de lui un rebelle contre toute pensée conformiste. Il se veut à contre-courant.
Dans le courant du contre-courant
Curieux contre-courant, d’ailleurs, qui le conduit tout droit vers la mare aux gros médias où il aime à barboter avec ses congénères pour échanger des bulles de « mal-pensance ». Car rien n’est médiatiquement plus payant qu’un « mal-pensant » nimbé de l’aura du type à qui on ne la fait pas.
Les droits de l’homme, tant célébrés par les « bien-pensants ? » Un truc pervers pour brimer notre liberté de faire ce que bon nous semble.
La lutte contre les discriminations, autre mulet de bataille des « biens-pensants » ? Une offensive pour castrer la société.
L’universalité du genre humain ? Une fiction dangereuse qui abolit les hiérarchies entre cultures (le « mal-pensant a pensé « race » au lieu de « cultures », avant de se raviser… Même la « mal-pensanse » a ses limites).
Le mondialisme ? Le « mal-pensant » n’en pense que du mal. Quitte à profiter largement de ses bienfaits en surfant sur Amazon pour y dénicher ses mocassins à glands.
Les Etranges Lucarnes zemmoureuses
Penser mal, c’est donc penser bien. Et penser bien, c’est penser mal. Tel est le message des médiacrates qui ont aujourd’hui table ouverte dans les Etranges Lucarnes[1] zemmoureuses.
Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Le ministère de la Paix qui préparait la guerre et celui de l’Abondance qui gérait les restrictions (George Orwell-1984) ? La République « Démocratique » Allemande de jadis ? Les terroristes qui tuent par amour de l’humanité ?
Celui qui inverse la valeur des mots fait en sorte que le langage perde tout sens. Vidé de sa substance, il ne peut plus véhiculer de pensées puisque c’est par les mots que nous pensons. Ainsi, le langage ne peut plus transporter que des clichés, c’est-à-dire des figures stéréotypées qui ne peuvent formuler que des invectives, sans laisser d’espace à l’argumentation.
Le « mal-pensant » sait mieux que quiconque désigner les coupables et dénoncer les complots. Pour lui, l’urgence n’est pas de parer aux catastrophes climatiques qui s’annoncent – ce n’est là que roupie de sansonnet écolo – mais d’ériger des murs pour nous protéger des engeances étrangères.
Le Chevalier du Déclin
Le « mal-pensant » est un authentique Chevalier du Déclin[1]. Pour lui tout décline : la musique, les arts, le sport, la politique, l’économie, entre moult autres. Et le « mal-pensant » de désigner d’un doigt vengeur toutes les couilles-molles de la « bien-pensance » qui se sont fait empapaoutées par le féminisme. « Il faut reviriliser la société » clame le « mal-pensant » et ne plus subir le joug infâme des bonnes femmes.
La France déclinerait-elle aujourd’hui plus fortement qu’en juin 1940 lorsque la Wehrmacht s’est emparée d’elle en six semaines ? Le déclin ne serait-il pas le lot commun de tout mortel ? N’est-il pas l’amorce d’une renaissance ? Autant d’objections frappées du sceau infâmant de la « bien-pensance ».
Inutile d’attendre du « mal-pensant » qu’il pense contre lui-même, il risquerait alors d’être ce « bien-pensant » qu’il adore abhorrer.
Jean-Noël Cuénod
[1] Emprunt au Canard Enchaîné
[2] Autre emprunt au Canard Enchaîné des années 1980 qui avait surnommé ainsi Georges Marchais, alors secrétaire général du Parti communiste français.
Grand Remplacement: une forme de vertige
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Comme d’autres avant elle, notre époque s’invente de faux problèmes pour éviter d’affronter les véritables écueils. Il en va ainsi de la théorie du Grand Remplacement dont Eric Zemmour a fait sa Rossinante de bataille. Moult scientifiques ont fait litière de ces calembredaines. Tous arguments qui font l’effet de gouttes d’eau raisonnable sur le plumage d’un canard angoissé, nous en l’occurrence. Continuer la lecture