« Divine surprise » ! Le chantre du royalisme et de l’antisémitisme Charles Mauras avait choisi cette formule pour exprimer son soutien à la politique du Maréchal Pétain dans un article du Petit Marseillais paru le 9 février 1941. Les antisémites d’aujourd’hui pourraient reprendre cette formule à propos d’Eric Zemmour qui peut continuer sans vergogne à étaler ses propos fascistoïdes dans tous les gros médias.
Zemmour ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît. Et c’est grâce à ça qu’il a autant de couverture médiatique puisqu’aujourd’hui le pompon du beuze est conquis par celui qui balance les éructations mentales les plus ignobles.
Il faut quand même en tenir une sacrée couche pour écrire, comme Eric Z. l’a fait dans son dernier ouvrage :
La famille de Mohamed Merah a demandé à l’enterrer sur la terre de ses ancêtres en Algérie, on a su aussi que les enfants juifs assassinés devant l’école confessionnelle à Toulouse seraient eux enterrés en Israël. Les anthropologues nous ont enseigné qu’on était du pays où on est enterré (…) Assassins ou innocents, bourreaux ou victimes, ennemis ou amis, ils voulaient bien vivre en France, faire de la garbure en France ou autre chose, mais pour ce qui est de laisser leurs os, ils ne choisissaient surtout pas la France, étrangers avant tout, et voulant le rester par-delà la mort.
Même Le Pen n’aurait pas osé !
Des enfants juifs assassinés mis dans le même sac que leur bourreau antisémite… Même Jean-Marie Le Pen n’aurait pas osé ! Laissons Samuel Sandler, père et grand-père des victimes de Merah, répondre à ces insanités (lire ici).
Pour continuer sur cette lancée, Z. proclame que Pétain a sauvé des Juifs alors son régime est responsable de la déportation de dizaines de milliers d’entre eux, selon Serge Klarsfeld – qui, lui, sait de quoi il parle – ainsi que les historiens Robert Paxton et Laurent Joly, notamment. Il rajoute une louche de son brouet en mettant en doute l’innocence du capitaine Dreyfus.
Haïm Korsia sur Zemmour: « Antisémite, certainement, raciste, évidemment »
Les zemmourâtres affirment que leur gourou ne peut être antisémite puisqu’il est Juif. Leur argutie ressemble fort à celle partagée par les antisémites arabes qui prétendent ne point l’être puisqu’eux-mêmes sont sémites. La belle affaire !
Eric Zemmour déroule, en termes explicites, les obsessions antisémites de l’extrême-droite et c’est cela, seul, qui compte et non pas son appartenance ou non à une communauté. Le fait d’être juif ne constitue pas un bouclier qui permettrait de dire des énormités sur ses coreligionaires. A la question qui lui fut posée à Télématin sur France 2 « Eric Zemmour est-il raciste, le Grand Rabbin Haïm Korsia a répondu : « Antisémite certainement, raciste évidemment » (voir son intervention en vidéo ci-dessous).
Deux antisémitismes
En se servant de la caution Zemmour, l’extrême-droite peut désormais se laisser aller ses remugles qu’elle se retenait d’exhaler jusqu’alors. Elle ne pouvait rêver meilleur faux-nez.
On avait trop vite déclaré que, désormais, seuls les islamistes colportaient les thèses antisémites, l’extrême-droite les ayant plus ou moins délaissées. On voit qu’aujourd’hui elle a repris ses vieux discours.
Dès lors en France, deux antisémitismes instillent leur poison : celui de l’islam politique et celui du national-populisme.
De qui Zemmour est-il le nom ? De Bolloré !
« Marine Le Pen ne sera jamais présidente de la République et elle le sait » a dit Zemmour. Président de la République, Eric Z. ne le sera pas plus qu’elle en 2022– avec qui gouvernerait-il ? – mais il aura causé bien des dégâts dans des consciences déboussolées par l’avalanche de difficultés qui s’abattent sur la société. Or, c’est dans ces moments où l’on ne sait plus à quel saint se vouer que les idées les plus simplistes et les plus inhumaines trouvent preneurs.
Cela dit, ce n’est pas Eric Z. qui constitue le vrai danger mais celui qui l’a mis sur orbite, Vincent Bolloré.
Zemmour n’est qu’un pion parmi d’autres dans le jeu d’échec que le milliardaire a engagé pour étendre son empire médiatique. En attendant plus si affinité.
Jean-Noël Cuénod
Quelle tristesse de voir un polémiste postuler pour la présidence d’un Etat. Mélange des genres; un bon polémiste n’est certainement pas un bon chef d’état, un bon tribun non plus d’ailleurs, sinon pourquoi pas un chanteur populaire ou un footballeur à succès.
A qui la faute ?
Probablement au système .
Et quand le système est mauvais il fut le changer ( De Gaule l’a bien fait à l’époque).
Mais qui oserait changer un système dont chacun rêve de s’emparer.
Il me semblait qu’un repris de justice ne pouvait pas candidater à la présidence de la République. Qui peut m’éclairer ?