Retour à l’anormal. L’Europe déconfine à plein tube. La Chine reconfine à plein régime. L’Inde fait les deux en même temps. Entonnons tous ensemble en se frappant la poitrine, le Deconfiteor, version déconfinée et déconfite du Confiteor, prière où le fidèle reconnaît ses fautes. Sauf Macron, heureux d’être lui et fier de son action. Retour à l’animal aussi avec la 12e suite des Tankas covidiens.
A LIRE
Onde maternelle
Courant sur la peau du lait
Caresse fantôme
Nostalgie en embuscade
Tout faire pour l’éviter
Destin confiné
Prisonnier des fenêtres
Fermées par l’averse
Pour s’évader une brèche
Sur le chemin de tes mains
C’est un mauvais signe
Quand les songes font les singes
Lit devenu jungle
Grand Fauve insomniaque
Lance l’éclair de ses crocs
Ruisseaux des rues
Dérisoires arrosoirs
Ruisseaux des prés
Sans eux rien n’est possible
Ni les villes ni les champs
L’araignée tricote
Son univers de pièges
Silence mortel
Qui sera pris dans la toile ?
L’homme a un destin de mouche
Rire palmipède
Quand se pressent les passants
Sur les quais frileux
Dos ronds pas saccadés
Sous les lazzi des canards
La pluie s’acharne
A tirer les vers du nez
Au vieux mur borgne
Protégé par le lierre
Il retient ses secrets
Où la vie se niche
Une pépite palpite
Au cœur de la boue
Ciel et fange noués
Dans les liens de l’orage
Majesté de l’œuf
Parfait dans sa nudité
Chasteté féconde
Ange du ciel venu
Par l’anus d’une poule
Fièvre des marais
Le grand bouillon du printemps
Nous prend pour épices
Crapauds grenouilles nous sommes
Et paramécies aussi
Traces de limace
Sur les âmes en jachère
Collantes rancunes
Nous vivons des temps baveux
Où nous marchons sur nos ventres
Au creux du matin
Inépuisable musique
Du soleil au sol
La rosée va rendre l’âme
A la nuit maternelle
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Merci!
c’est bien de te ouir merci ami poète ça fait du bien…