Petite pose avec cette suite de tankas à lier et/ou à ouïr. Ancêtre du haïku, le tanka est une forme de poésie brève d’origine japonaise. Il se décline par trois vers de 5, 7 et 5 pieds puis de deux vers de 7 pieds chacun. Le haïku ne compte que trois vers avec la même métrique 5-7-5.Dans la symbolique traditionnelle occidentale, le 5 représente à la fois le nombre de l’humain et celui de la division puisqu’il partage en deux la puissance divine évoquée par 10 (l’Unité et l’Eternité). Lorsqu’il est doublé, le 5 retrouve l’unité divine. Le 7 suggère le passage du visible à l’invisible, de la matière à l’esprit : 6 jours pour la Création et 1 jour pour l’intérioriser.
Dans le cas présent, chaque tanka peut être lu séparément et n’a pas besoin des autres pour vivre. Mais il est aussi possible de les lire en globalité car ils forment aussi une suite.
A LIRE
Le soleil bascule
Les paupières du ciel
Se ferment sur moi
Précipitée dans un songe
Ma boussole s’est brisée
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C’est dans la nuit
Que les lumières luisent
Le jour les éteint
Le soleil m’est interdit
Il me faut encor grandir
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Le parfum des fleurs
Et les senteurs de l’humus
Mes guides infaillibles
Chemin tapissé de noir
Ne pas oublier mes morts
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La peau du rocher
Frissonne sous mes caresses
En moi sa fraîcheur
Respiration des pierres
En est irrigué mon sang
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Vies entrelacées
Grouillements silencieux
J’entre dans le bal
A L’ombre de la forêt
Des univers naissent et meurent
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
merci Jean-Noël
pour ces souffles forestiers
ces respirations
profondes comme racines
et légères comme feuilles
Allons dans la forêt profonde
Réalisons nos songes
Dans la fraîcheur de l’ombre
Un tapis mousseux
S’envole
Nous y sommes bien installés,
Le voyage peut commencer
Nous voilà à planer
au-dessus des cimes
L’aventure a commencé
Quelle beauté !!!