Nous allons donc déconfiner à plein tube. Enfin presque. Car plus rien ne sera sûr désormais. Déconfinement songes ? Mensonges déconfits ? On se relâche. Et voilà que le coronavirus s’invite dans un cimetière du Périgord. Entre ville et campagne, le cœur des humains balance. A lire et à ouïr la huitième série des TANKAS CONFINÉS.
A LIRE
Délivrance errance
Nous franchissons les confins
L’ivresse aux pieds
En riant à chaudes larmes
En portant tous nos morts
Pour se réchauffer
Le vent et ses herbes dansent
Douce houle ondulante
Cantique des Saints de glace
A la poitrine de verre
Saveur de l’air libre
La ville déploie ses souffles
Les trottoirs frissonnent
Dans les rues les talons claquent
Sonates des jambes nues
Chante la forêt
Comme si j’étais enfant
Ma vie est en jeu
Eternelle cathédrale
Aux arcs-boutants de fougères
La ville encor vide
S’emmitoufle de silence
Derniers instants
Au loin le bruit s’avance
Et va reprendre ses droits
Rivière à truites
Coureuse de guilledou
Entre champs et bois
Lascivité des couleuvres
Sous le soleil encor vert
L’horizon se lève
Sa chemise de brouillard
Toute déchirée
Griffes solaires au travail
Poitrine de rochers rouges
Confits déconfits
A quel Saint vouer son ire
Dans la cité sourde
Les hauts murs n’ont plus d’oreilles
Elles ont poussé ailleurs
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR