«Les promesses rendent les fous joyeux» dit-on à Genève. Macron l’avait affirmé le 18 mars dernier, lors de son grand raout avec les intellectuels : il renonçait à toucher à la Loi de 1905 qui garantit en France la séparation entre l’Etat et les religions. Mais la réformite macronienne et son cuisant prurit l’ont emporté sur l’engagement: le président français va relancer la réforme de cette loi.C’est La Croix qui l’annonce dans ses éditions de mardi 13 janvier (lire ici l’article https://journal.la-croix.com/share/article/a42d4ecd-e3e8-420b-a2ce-7e989ff165c4/dcd23ac5-fba7-4240-b456-d59063578c79 A l’occasion de ses vœux présentés à l’Elysée, jeudi 9 janvier, aux dirigeants des principales religions, Emmanuel Macron leur a indiqué qu’il allait leur faire de nouvelles propositions sur la lutte contre la radicalisation et le financement des cultes. Le quotidien catholique rapporte les propos du pasteur François Clavairoly (président de la Fédération protestante de France) : «Il nous a (…) fixé rendez-vous, sans doute en février, pour retravailler sur la Loi de 1905».
Et sur quels sujets retravailleraient les responsables confessionnels ? Les mêmes que Macron disait avoir laissés tomber! En janvier 2019, le président avait présenté une série de modifications de la Loi de 1905 pour assurer la transparence du financement des institutions cultuelles, le respect de l’ordre public et créer une sorte de «label de qualité France» à délivrer aux institutions cultuelles les plus respectueuses des lois et règlements.
Ce projet «n’a pas été abandonné. Il risque de prendre des formes nouvelles», affirme à La Croix Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman.
Ces propositions de réforme avaient provoqué une levée de boucliers sur le front des associations de défense de la laïcité. Le Grand Orient de France et d’autres obédiences maçonniques étaient montés au créneau.
Une réécriture dangereuse et malsaine
En pleine crise des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron avait sans doute jugé opportun de ne pas ouvrir un nouveau front de mécontentement. D’où sa promesse de ne plus toucher à la Loi de 1905. Promesse de Gascon, apprend-on maintenant. Désormais, les Gilets Jaunes ont pâli et l’attention publique se fixe sur la question compliquée des retraites. Alors, pourquoi ne pas se lancer dans une nouvelle tentative pour réécrire la Loi de 1905 ?
Initiative dangereuse et malsaine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le texte séparant l’Etat des institutions confessionnelles n’a pas pris une ride (on peut en juger en cliquant ici : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006070169&dateTexte=20200115 Il est clair, équilibré et donne encore entière satisfaction. Il fut rédigé à une époque – hélas bien révolue ! – où les parlementaires français avaient la plume élégante et précise. On imagine l’indigeste gloubiboulga que nous serviraient aujourd’hui leurs lointains successeurs…Ils ne feraient que rendre trouble ce qui est limpide.
Ensuite, les sujets que Macron veut introduire dans une nouvelle mouture laissent songeurs. Pourquoi inclure dans la loi de séparation des mesures pour assurer la transparence des fonds destinés aux institutions cultuelles ? Non seulement elles n’ont rien à y faire mais surtout, il existe, ici et maintenant, tous les dispositifs nécessaires pour assurer cette transparence. C’est à Tracfin d’assurer cette tâche( https://www.economie.gouv.fr/tracfin/missions-tracfin) . Ce service de renseignement dispose déjà de l’arsenal juridique idoine. Reste à lui donner les moyens pour assumer ses missions.
Quant aux mesures destinées à maintenir l’ordre public, l’essentiel figure déjà dans la loi actuelle. Nul besoin d’en rajouter. Et quant à l’organisation des musulmans, c’est à ces derniers d’en décider. L’Etat n’a pas à dessiner les structures d’une confession, ce serait une atteinte grossière aux principes les plus fondamentaux de la laïcité.
Pourquoi remet-il le couvert ?
Emmanuel Macron tient-il un « agenda secret » pour reprendre le sabir médiatique ambiant ? L’an passé, rappelons-le, il voulait délivrer des sortes «de labels qualité France» aux institutions confessionnelles qui seraient les plus vertueuses en matière de respect des lois. Le but paraît évident: il s’agit, sans le dire expressis verbis, de mettre au point une manière d’islam made in France . A première vue, l’idée peut paraître séduisante. A seconde, elle se révèle diabolique. En apposant ces «labels», le gouvernement viderait la Loi de Séparation de sa substance.
Celle-ci instaure que l’Etat est neutre sur le plan religieux et qu’il ne reconnaît aucune religion. Avec ses «labels», la France retrouverait le régime des religions reconnues par l’Etat ce qui implique forcément que d’autres institutions cultuelles en seraient exclues. Exit la neutralité de l’Etat. Adieu la laïcité.
Pourquoi Emmanuel Macron remet-il le couvert ? Comme nous ne pouvons point farfouiller les replis de son esprit, nous en sommes réduits aux hypothèses. Le Plouc hasarde celle-ci : il en va des religions comme d’autres secteurs, le président français veut tout contrôler, persuadé qu’il sait mieux que quiconque ce qui est nécessaire aux uns et aux autres. Laisser Tracfin ou d’autres organismes de renseignements faire leur travail de contrôle – lorsqu’il y a suspicion de financements douteux ou de radicalisation intégriste – est contraire à sa conception verticale du pouvoir. Tout doit passer par lui. Avec son projet de réforme de la Loi de 1905, Macron deviendrait ainsi le « deus ex machina » des «bonnes» institutions religieuses. Un rôle à la mesure, plutôt à la démesure, de Jupiter !
Jean-Noël Cuénod
couilles en or et cul béni (et néanmoins faux-cul), ce président est décidément bien pourvu coté fondements, sauf ceux de la république et de la laïcité !
M comme Macron, comme menteur: ça n’est pas la première fois… Et certainement pas la dernière hélas…
Cher Jean-Noël Cuénod pourriez-vous donner quelques leçons de journalisme, d’écriture, d’objectivité et probablement d’intelligence (au sens étymologique du terme) à nous journaleux « subventionnés ».
Macron n’est qu’un petit cireur de babouches beaucoup moins sympa que celui des trottoirs de Harlem. « Je n’ai aucun symptôme » a-t-il dit à sa sortie du bureau de vote au Touquet mais duquel parle-t-il?