Hommage à la jonquille Marie-Claire

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©JNC_Beaurecueil_Forge de la Poésie

Cette jonquille, vous la voyez la tête encore courbée après l’effort colossal qu’elle a produit pour briser la croûte dure d’un sol transi et s’y extirper avec moult contractions et convulsions.

Elle en est presque ridée, comme le serait un nouveau-né. La ride… Drôle de trait d’union entre l’être qui vient de naître et celui qui s’approche de la mort.

C’est la première jonquille de l’an 2023 dans mon coin de pays. Au moment où ce miraculeux petit soleil vient au jour, ma cousine Marie-Claire Lebeau – femme d’exception et d’âme belle – et a mis ses pas dans le long cortège des ancêtres pour vivre une autre lumière.

Cette jonquille lui est dédiée, bien sûr. Elle l’est aussi à tous les êtres que vous avez aimés et dont l’ombre devenue légère vous accompagne comme un parfum au fil de votre vie. L’absence n’est qu’une autre façon d’être présent.

Il est convenu de rappeler que la fleur naissante témoigne de l’Eternel retour, cycle incessant des morts et des renaissance.

On peut aussi renverser la proposition et tabler sur le retour de l’Eternel, de la transcendance qui baigne l’humain, croyant ou incroyant, de ses ondes vitales. Mais pourquoi parler de retour? L’Eternel ne nous quitte pas. Il est hier, aujourd’hui et demain dans le même souffle. Il ne fait que se transformer. La mort n’est qu’un de ses masques jeté dans le fleuve de la vie.

Jean-Noël Cuénod

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