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Pour échapper à la justice de son pays, Netanyahou est en train de le dévaster moralement et politiquement. Les circonstances de la fusillade qui a causé la mort de Palestiniens affamés jeudi dernier ne sont pas connues. Avec le Hamas qui se sert des habitants de Gaza comme boucliers, tout est possible, surtout l’infâme. Cela dit, c’est bien la stratégie israélienne qui a créé cette situation.
Après les monstrueux massacres d’Israéliens du 7 octobre 2023 – tués parce que Juifs – le premier ministre israélien voulait éradiquer l’auteur de ce pogrom massif, le Hamas, en lançant son armée dans la destruction de Gaza, causant des milliers de morts, affamant la population privée des soins les plus élémentaires.
Résultat de la stratégie Netanyahou: le Hamas est toujours actif et ses dirigeants vivent luxueusement à l’abri comme le confirme un porte-parole de l’armée israélienne:
« Ils gèrent les budgets, dirigent l’opposition à Israël, influent sur l’opinion mondiale, collectent des fonds et dirigent les terroristes depuis l’Iran, le Qatar, le Liban ou encore la Turquie ».
Le Hamas est plus fort que jamais!
De plus, par sa stratégie du chaos et de la destruction, le gouvernement israélien est en train de susciter parmi les jeunes Gazaouis de futures vocations terroristes. Eradiquer le Hamas? Il est sans doute plus fort que jamais!
Mais voilà, Netanyahou restera au pouvoir, tant que la guerre durera. Elle n’a donc pas fini d’exercer ses ravages. Seuls les Etats-Unis pourraient siffler la fin de la partie. Mais le président Biden se contente de « paroles verbales » pour tenter de calmer l’ardeur belliqueuse de son allié.
Sur la scène internationale, Israël est plus seul que jamais et devient l’objet d’une réprobation générale. Même aux Etats-Unis le soutien à Israël est en train de faiblir, notamment au sein du Parti démocrate de Biden .
Contre la solution « à deux Etats »
Le gouvernement israélien ne peut guère compter que sur les évangélistes intégristes, nombreux, certes aux Etats-Unis, mais qui restent minoritaires. Et avec l’idéologie fumeuse et parfois délirante qu’ils dégagent, personne ne saurait tabler sur la fiabilité de leurs engagements.
La droite et l’extrême droite israélienne se sont efforcées de tuer dans l’oeuf toutes velléités de mettre en pratique la solution dite « à deux Etats », israélien et palestinien.
Quitte à hystériser la politique intérieure dont le sinistre aboutissement fut l’assassinat par un fanatique intégriste du premier ministre israélien Yitzak Rabin – favorable à cette solution – le 4 novembre 1995.
Extrémistes de tous les camps, unissez-vous!
Ce faisant, la droite et l’extrême droite en Israël ont renforcé la position du Hamas qui, lui aussi, n’a cessé de lutter contre la « solution à deux Etats ».
Extrémistes de tous les camps, unissez-vous! Pour le pire, toujours. Pour le meilleur, jamais.
Mais alors si la « solution à deux Etats » est impossible, que faire d’Israël et de la Palestine, de ces territoires situés entre la Méditerranée et le Jourdain?
Eradiquer les Arabes? Eradiquer les Juifs? C’est cela le projet?
Ou alors multiplier les colonies israéliennes en Palestine? Avec pour conséquence de reléguer les Palestiniens comme citoyens de seconde zone, de créer une situation d’apartheid et un état permanent de révolte? Le Hamas ne demande que ça!
Le rêve brisé
Tant que l’idéologie extrémiste intoxiquera la politique israélienne, tant que le Hamas conservera son hégémonie idéologique sur les Palestiniens, il n’y a rien à espérer, sinon un état de guerre permanent qui aura forcément une fin, un jour ou l’autre.
Mais alors dans quel état se trouveront Israël et la Palestine? Netanyahou sera-t-il le fossoyeur de l’unique démocratie du Proche-Orient?
Les plus anciens – qui se rappellent l’espoir qu’avait fait naître à la création d’Israël l’émergence d’un socialisme démocratique – n’auront pas assez de larmes pour pleurer sur ce rêve brisé.
Jean-Noël Cuénod