A peine est-il éteint, voilà ce que hurlent les statistiques : depuis 1959, ce mois de juillet fut de tous le plus sec. Réchauffement qui perdure, coronavirus qui persiste, dirigeants qui pataugent … Les repaires succèdent aux repères. Il est venu le temps de prendre la mort par le bon bout et d’apprendre le savoir-naître de la vie.
A l’écrit et/ou en podcast, la 19e série des Tankas Covidiens.
A LIRE
Terre terrassée
Ecorchée comme un lapin
Dans le soir fourbu
Tombent la tête des fleurs
Sous le soleil guillotine
Griffu cri du geai
Comme un jet de flèche au cœur
Un seul son suffit
Les vieilles colères s’ébrouent
Et les sentiers s’effacent
Vers l’étang ridé
Les vieux visages se penchent
Pour se revoir jeunes
Algèbre rides sur rides
Elles s’annulent et s’effacent
Une femme prie
Dans le creux de ta poitrine
Tu ne l’entends pas
Pour aiguiser tes oreilles
Prends le silence à témoin
Dans le sac de peau
La lumière surgit
Serpent au flanc d’or
En parcourant ses ténèbres
Connaître se reconnaître
Le corbeau lunaire
A tranché tous tes liens
A toi la nuit
Et au matin prends la barque
Sur la rive je t’attends
L’été rossignol
A la chair de nuit pourpre
Caresse ton ventre
Dans leur errance les mains
En quête de frontière
Matin papillon
Ta peau au suc de rosée
Réclame le souffle
Comment inventer le vent
Dans un monde asphyxié ?
C’est l’instant oiseau
La mort tire de sa cage
Le rire et ses ailes
Tu n’as plus rien à craindre
Le ciel a répondu
Le moineau palpite
Emotion dans ta main
Un geste tout s’ouvre
En le libérant tu nais
Tes linceuls au sol jetés
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
merci pour ce poème annonciateur de la fin des temps et, qui sait, d une possible résurrection ?
Dans la fournaise infernale de Paris
Marie