Rachida Dati et le gouvernement qui fait rire

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Rachida Dati croquée par le talenteux Burlingue alias Xavie Bureau.

Rire ou pleurer, cela dépend de quel pied vous vous êtes levé. Remarquez qu’il vaut mieux se lever du pied droit, compte tenu du climat politique. Sinon, vous risquez l’amputation du pied gauche, à l’instar des macroniens. Outre le caractère fantaisiste de sa distribution des rôles, ce qui caractérise le gouvernement Attal est ce cynisme qui s’affiche sans fausse honte.

La nomination de Rachida Dati à la – mais oui! – Culture a fait un joli tabac médiatique. Même les plus avertis de macronologues n’avaient pas vu venir le coup.

De la culture, Rachida Dati a toujours montré qu’elle s’en moquait comme de sa première paire de bottines rouges. Apparemment, Emmanuel Macron semble partager ce sentiment, malgré les apparences, puisqu’il lui confie ce ministère jadis incarné par André Malraux, Edmond Michelet, Maurice Druon et Jack Lang.

Phagocyter LR l’air de rien, ou presque

Le président Macron ne cache même pas les manœuvres politiques qu’il a engagées par cette nomination d’une créature de Nicolas Sarkozy – ce visiteur du soir qu’il apprécie tant –, à savoir devenir la seule force de la droite libérale, poussant les élus LR, du moins ce qu’il en reste, soit à se faire phagocyter par la mouvance macronienne, soit à être absorbés par le Rassemblement national.

La première étape consiste à s’emparer de la mairie de Paris  en permettant à Rachida Dati de parfaire son parcours d’aventurière de la politique en devenant Reine de la Capitale, chassant ainsi son irréductible ennemie Anne Hidalgo, devenue la pâlissime incarnation de la gauche parisienne.

Les élections municipales se déroulant en 2026, Calamity Dati ne compte donc pas s’éterniser à la tête de son ministère. Ce qui peut rassurer, plus ou moins, le monde de la culture, même si en deux ans, un ministre peut commettre bien des dégâts.

Vautrin où vont les choses (salut au Canard Enchaîné!)

 Autre signe de cette OPA sur la droite: la nomination d’une figure réactionnaire, Catherine Vautrin, à un poste aussi vaste qu’essentiel: ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Le casier politique de Madame Vautrin, ancienne élue UMP et LR, est lourd: opposante au mariage homosexuel, elle a porté son combat dans les manifs de rue et à l’Assemblée nationale; avec ses compagnons de droite, elle avait saisi le Conseil constitutionnel contre la loi s’opposant à la propagande contre les interruptions volontaires de grossesse (IVG) – fâcheux, l’un des projets du gouvernement actuel visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution; quant à la fin de vie, alors secrétaire d’Etat aux personnes âgées du gouvernement Raffarin, elle s’était opposée à l’euthanasie active – fâcheux, au moment où ce thème sera l’un de ceux qui seront prochainement débattus.

Catherine Vautrin la réac’ qui se soigne

« Je suis réac’ mais je me soigne » semble dire aujourd’hui, Catherine Vautrin car elle a dû mettre quelques litre d’eau fraîche dans sa piquette hors d’âge. Eh oui, le chemin vers le pouvoir passe souvent par Canossa! Paris, décidément, vaut toujours une messe…

Aujourd’hui, la multiministre avoue s’être trompée concernant le mariage pour tous et tresse des couronnes de laurier à Simone Veil pour faire oublier ses positions anti-IVG – ce qui en dit long sur la solidité de ses convictions mais se mure dans un profond silence concernant la fin de vie, suscitant l’inquiétude au sein même de la Macronie.

Le ministère « foutage de gueule »

Il est un autre ministère pléthorique qui relève vraiment du « foutage de gueule », c’est celui dévolu à Amélie Oudéa-Castera: ministre – prenez votre souffle – de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports, des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques.

Une seule ministre pour couvrir cette immensité gorgée de défis herculéens, au moment où l’école doit être réformée de fond en comble et à quelques mois de l’ouverture des JO à Paris!

Soit le poste de ministre est inutile, et alors on peut y mettre n’importe qui pour y faire tout et n’importe quoi. Mais alors pourquoi payer un ministre?

Soit il est utile, voire indispensable et l’on court à la catastrophe dans ces deux domaines.

C’est surtout ce dernier ministère qui démontre à quel point la caste politique se moque de son pays.

Jean-Noël Cuénod

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