L’écrivaine Huguette Junod : « Plus qu’assez des initiatives de l’UDC ! »

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Une fois n’est pas coutume, Le Plouc cède sa plume pour un tour. A l’excellente écrivaine genevoise Huguette Junod, en l’occurrence. Elle a rédigé pour le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève un texte remarquable contre l’initiative de l’UDC dite de mise en œuvre. Il s’agit d’appliquer le renvoi des étrangers en situation d’illégalité. Une fois de plus, l’extrême droite suisse instrumentalise la justice pour s’attaquer à son véritable « mouton noir » (animal qu’elle affectionne dans ses affiches ) : les droits des humains.

Comme Le Plouc en a lui aussi plus qu’assez de pondre des trucs sur les obsessions séniles des blochériens, il remercie Huguette de s’être acquittée de cette tâche, voilà donc son texte. Et pour ceux qui veulent se documenter, voici deux liens :

http://www.humanrights.ch/fr/droits-humains-suisse/interieure/politique-etrangers/divers/non-initiative-de-mise-uvre-oui-etat-de-droit

https://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis433t.html

 J’en ai assez de courir après les initiatives de l’UDC, de plus en plus venimeuses, lancées comme des missiles qui, pour la plupart, attaquent non seulement les étrangers, mais l’Etat de droit. Je ne comprends d’ailleurs pas qu’on autorise une initiative ne respectant pas nos propres lois, ni notre fonctionnement démocratique.

 L’UDC a lancé sa 2e initiative de mise en œuvre en 2012, alors que le Parlement était en train de travailler en vue de l’élaboration de la loi de mise en application de la 1e (de 2010, prête fin 2015), qui donnait précisément 5 ans pour cela. L’UDC a donc court-circuité les travaux parlementaires.

  • En fait, la 2e initiative UDC est un durcissement de la 1e, et non sa « mise en œuvre ». Elle met sur le même plan les crimes et les délits. Un père ou une mère de famille, né-e à Genève, y travaillant, y payant des impôts, serait renvoyé-e d’office au 2e « délit » commis en dix ans. Seules les personnes possédant un titre de séjour seraient concernées. Cette 2e initiative n’aurait donc aucun effet sur les délits commis par les délinquants qui traversent les frontières.
  • Elle enlève également leur pouvoir aux juges, le renvoi serait automatique, en contradiction avec le droit suisse et les droits humains. Prétendre qu’un pays peut édicter les lois qu’il veut, sans tenir compte de la Déclaration des droits humains, c’est ouvrir la porte à toutes les dérives, jusqu’à la dictature. La Hongrie, la Pologne et la Croatie, pour ne parler que de l’Europe, montrent de bien mauvais exemples. C’est en effet le dernier étage de la fusée UDC : ne plus reconnaître la validité de la Cour européenne des droits de l’Homme, ce qui réduirait les droits de chaque individu. La Suisse ne pourrait alors plus défendre ses intérêts économiques ni sa politique sécuritaire. Ce serait se tirer une balle dans le pied, comme le peuple suisse l’a fait le 8 février 2014.
  • Pour diffuser sa haine des étrangers, l’UDC dispose de moyens financiers quasiment illimités, grâce aux milliards de Blocher, comme les tous-ménages envoyés récemment. Cette disproportion de moyens déséquilibre le débat démocratique.

 Tout en stigmatisant les étrangers, coupables de tous les maux (cela ne vous rappelle rien ?), l’UDC s’oppose systématiquement à l’aide économique aux pays du Tiers Monde et à la naturalisation facilitée.

 Aux éructations xénophobes des Blocher, Le Pen, Trump et autres, je préfère les propos de Montesquieu : « Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime. »

Huguette Junod, écrivaine

 Photo : troupeau de blochériens attendant la prochaine initiative xénophobe.

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