On ne devrait jamais quitter Montauban, ni la Savoie…©Wikipédia

Une majorité de Français s’était mobilisée pour empêcher le clan Le Pen de s’emparer du gouvernement. Les électeurs de gauche avaient reporté leur vote sur les candidats du parti présidentiel. Eh bien, elle est servie cette majorité! Marine Le Pen exerce la réalité du pouvoir sans les risques. Et le Grand Barnier prouve que sa politique n’est que de la petite bière.

Dans le rôle du dépendeur d’andouilles, le premier ministre est parfait. A quoi sert-il, sinon à servir les plats pour le Ramassis National et à se faire engueuler lorsque ceux-ci sont trop froids ? Dès lors, toute la partie la plus lepénocompatible du gouvernement en rajoute dans les postures fascistoïdes pour complaire à la véritable patronne.

Entre Retailleau et Ciotti, il n’y a qu’un cheveux

Le plus excité de cette coterie, le sinistre de l’Intérieur Retailleau, promet aux immigrés des lendemains qui pleurent et ne se cache même pas de mettre au pas le ministre de la Justice Didier Migaud qui, il est vrai, est affligé d’une tare: il fut socialiste dans une vie très antérieure. Sur France-Inter, vendredi, Migaud s’est montré pourtant bien accommodant avec ce flic en chef tout émoustillé par sa nouvelle panoplie.

A la suite du clan Le Pen, Bruno Retailleau n’a pas manqué de capter la douleur insoutenable de la famille de Philippine pour se vautrer dans la récupération la plus éhontée.

Le voilà maintenant qui porte plainte pénale contre le député Insoumis Raphaël Arnault, coupable d’avoir fustigé l’action de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie. Retailleau n’hésite donc pas piétiner la libre parole des députés avec ses brodequins à gland tout neufs. Au moins, les choses sont-elles claires: l’honneur des forces de l’ordre prime la liberté d’expression des élus du peuple.

Entre Bruno Retailleau et son ancien compagnon LR Eric Ciotti devenu lepéniste, il n’y a qu’un cheveu, celui que possède encore le ministre sur son crâne.

Ministre de l’économie grondé par Madame Le Pen

Le jeune ministre macronien de l’économie Antoine Armand, vient de se faire moucher. En déclarant qu’il ne voulait discuter qu’avec des partis appartenant à l’arc républicain – excluant ainsi les députés d’extrême-droite – le jeune ministre a provoqué la colère de Marine Le Pen qui a aussitôt interpellé le premier ministre Barnier.

Celui-ci s’est empressé de présenter ses plus plates excuses à la cheffe du clan Le Pen. Et Antoine Armand a dû à son tour rentrer dans la niche et promettre d’être désormais bien sage en recevant les députés de tous les partis.

Plus vite sera la chute…

Il n’y avait rien à espérer d’un tel gouvernement de réacs, flanqués de ministres qui le sont un peu moins. On se doutait bien qu’il ne pouvait qu’abonder dans le sens du RN pour éviter de sauter à la première motion de confiance.

Chacun en est maintenant certain: c’est le clan Le Pen qui dirige le gouvernement mais sans en subir les risques.

Dès lors, plus vite le gouvernement Barnier tombera, mieux cela sera. Il n’a ni consistance ni légitimité. Et puisqu’il fait la politique que préconise le RN, autant que Marine Le Pen s’installe à la tête du gouvernement. Au moins elle rendra directement des comptes, sera seule responsable des effets de sa politique, sans se cacher derrière un Grand Barnier de plus en plus transparent.

Jean-Noël Cuénod