Guerre-Russie-Ukraine : que faire de l’horreur ?

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La marée des tanks russes se retire découvrant les cadavres sur ses plages de sang. D’autres charniers seront sans doute mis au jour. Tueries de civils, viols, destructions de tout ce qui ferait songer à de la vie et négationnisme préventif de Poutine qui accuse les défenseurs de l’Ukraine de massacrer celles et ceux qu’ils protègent. L’odieux se le dispute au monstrueux chez l’Alien du Kremlin.

Et nous voilà, nous autres Européens plongés en état de sidération bien à l’abri au bord de cette Ukraine martyr. C’est d’ailleurs bien l’effet recherché par tous les massacreurs de masse :  une nouvelle horreur dépassant une autre à peine apparue, comme une sorte de mécanique implacable. Submergés sommes-nous à un point tel, qu’il faut produire un effort pour ne pas tourner la tête, pour ne pas regarder ailleurs.

Et puis, un sale jour, cet effort, nous ne le ferons peut-être plus. Nous passerons à autre chose, lâchement soulagés de respirer un autre air. L’Alien du Kremlin aura gagné.

Etonnant étonnement

Le plus étonnant, c’est notre étonnement. Poutine a-t-il fait autre chose à Grozny, en Syrie ? Mais allez chercher Grozny sur une carte ! Et la Syrie, c’est un pays arabe. Pas notre monde. Après la sidération, le sentiment de culpabilité. Il y a de quoi. Nous avons eu toutes les complaisances à l’endroit de Poutine, notre fournisseur en gaz et pétrole. Un tyran, certes. Mais bon, la tyrannie, c’est l’ordinaire des Russes, n’est-ce pas ?  Et puis, il possède l’arme nucléaire, le bougre.

Et ainsi de prudences en prudences, de renoncements en en renoncements nous avons asphalté la route de l’Ukraine pour les chars de Poutine. Sans pour autant nous mettre à l’abri d’un coup de folie nucléaire.

Mais voilà cette sidération et ce sentiment de culpabilité ne nous conduisent qu’à la paralysie. Il va falloir les transformer, les dépasser pour nous préparer à un monde qui, cette fois-ci, ne sera vraiment plus comme avant.

Un épisode de la nouvelle guerre qui vient ?

L’invasion de la Russie contre l’Ukraine risque fort d’être le premier épisode d’une forme nouvelle de guerre entre empires autocrates et démocrates. Une guerre protéiforme sans doute : numérique, économique, classique. La plupart des pays européens en ont pris conscience, comme l’Allemagne qui a doublé son effort militaire. Mais ce nouvel esprit prendra du temps à se décliner sur le terrain.

Pour l’instant, l’urgent est de faire droit à la demande du président Zelensky qui demande aux pays occidentaux de fournir à l’Ukraine des armes offensives. Ne pas le faire serait livrer ce pays démocratique à la puissance de feu russe (cliquez ici).

Au risque d’être considéré comme cobelligérant par Poutine ? De toute façon, dans les discours de l’Alien du Kremlin, la guerre économique lancée contre la Russie est déjà un acte de cobelligérance. Ce n’est pas en reculant devant Poutine que nous éviterons son feu nucléaire, au contraire.

Les événements ont pris une telle ampleur qu’il n’est plus temps d’offrir à Vladimir Poutine une « porte de sortie honorable ». L’Alien du Kremlin a brûlé toutes les portes, muré toutes les sorties et balancé son honneur dans les fosses de l’Histoire.

Jean-Noël Cuénod

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