Tankas[1] en mémoire d’un ami qui a lâché l’ombre pour la lumière. Le deuil est un chemin ponctué de multiples étapes. Certaines mènent au sous-sol, d’autres remontent la pente. A consulter en trois dimensions : écriture, son et vidéo avec une chorégraphie de Christine Z (Zwingmann).
Pour la lecture, vous pouvez suivre la suite des tankas dans l’ordre que j’ai établi. Mais vous pouvez fort bien bouleverser cet ordre, mettre les premiers tankas à la fin et les derniers au début ou commencer par ceux du milieu. Ce sera alors votre ordre, rien qu’à vous !
A LIRE
L’absence déchire
Comme un couteau invisible
Plongé dans le ventre
Eblouissement de l’ombre
Le monde a basculé
Cri silencieux
A en perdre l’oraison
Parole nouée
Trouver des mots d’outre-mots
Pour colorer l’invisible
Chute dans le gouffre
L’âme tatouée de plaies
S’accroche aux rochers
Naissance des cicatrices
Reliures pour ta vie
Les morts laissent au cœur
Des béances jamais fermées
Et c’est là qu’ils nichent
Nos oiseaux ailes ouvertes
Qui emportent notre enfance
Le clan des ancêtres
Allume le feu du deuil
Pour te recevoir
La chaîne d’union s’ouvre
Elle n’attend plus que toi
La lune s’efface
La nuit affronte seule
Le jour prédateur
A quel soleil se vouer ?
Le blanc, le noir ou les deux ?
Un soleil se couche
Sur l’ardoise des montagnes
Et la soie du lac
Un autre à ton horizon
Renaîtra de tes cendres
Au bout du chemin
Il est temps de musarder
Dans les buissons
La mort peut encore surseoir
L’air sur la peau est si tendre
Un éclat de joie
Rend plus léger le ciel
Les oiseaux ont faim
Les matins ne meurent jamais
Ils passent point ne trépassent
Jean-Noël Cuénod
[1] Forme inspirée par la poésie classique japonaise composée d’un tercet de 5, 7 et 5 pieds et d’un couplet de 7 pieds pour chacun des deux vers.
A OUÏR
A VOIR
Christine Z danse sur un dolmen érigé en des temps immémoriaux sur le Domaine de Beaurecueil, Saint-Sulpice-de-Mareuil et Rudeau-Ladosse (Périgord Vert).
D’autres vidéo de danse-poésie sur notre chaîne YouTube Beaurecueil-FORGE DE LA POÉSIE.