©Ariana Poletti-Terre Sainte.net

L’an passé déjà, Le Plouc avait évoqué ce village de la paix où vivent ensemble depuis 1969 Israéliens et Palestiniens, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Il espérait qu’enfin cette expérience allait être couronnée par le Prix Nobel de la Paix en 2024. Caramba encore raté! Ce n’est pas une raison pour abdiquer cette espérance. Ni les autres, plus essentielles encore.

Au détour d’un reportage en 1988 sur la première Intifada et le 40e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, Le Plouc était ressorti ébloui par cet exemple qui montrait que la paix pouvait percer la croûte sèche et épaisse des champs de bataille.

Un seul village – sis vers Latroun entre Tel Aviv et Jérusalem – caractérisé par un seul nom en deux langues uni par un trait d’union: Neve Shalom–Wahat-as-Salam. Et une seule signification: « Oasis de Paix ».

Le vrai miracle de Noël…au quotidien

Que cet oasis éclaire toujours la plaine d’Ayalon depuis 56 années – au cours desquelles Israël et la Palestine ont été la proie des saigneurs de la guerre – cela relèverait-il de ces miracles dont la Terre Sainte est censée détenir le secret?

Si miracle il y a, il ressortit au courage indomptable et non-violent de ces authentiques gardiens de la paix, à leur effort quotidien pour faire de la compréhension mutuelle la clef des rapports humains, à leur ténacité pour surmonter les pièges que sèment les tracasseries usantes, les haines déprimantes, les sanguinaires délires des extrémistes de tous poils et de toutes barbes.

Surmonter l’écueil de la déception

Et surtout, à leur force morale pour surmonter la déception de voir que cet exemple n’a pas inspiré Palestiniens et Israéliens, du moins pour l’instant.

Cela dit, un tel travail pacifiste en profondeur ne peut porter ses fruits qu’après la longue errance des peuples dans la violence.

L’important est de ne pas déserter le jardin au moment où le gel a durci le sol afin de continuer à protéger les semences.

Tenir pour témoigner, même au pire moment. Et nous y sommes, au pire moment!  Comme l’a déclaré le maire du village Eldad Joffe (propos rapportés par le bulletin des Amis Français de Neve Shalom-Wahat-as-Salam):

Sachant qu’un jour cette folie prendra fin, il est de notre devoir et de notre mission de rester unis pour être là le jour d’après, engagés à être l’avant-garde du combat pour la justice, l’égalité et l’humanité.

Le Christ qui n’appartient à personne

Alors, oui, le Christ habite à Neve Shalom–Wahat-as-Salam puisque là vivent celles et ceux qui, croyants ou non, ont fait de son message leur maison.

Non pas le Christ qui ne serait la propriété que d’églises ou de communautés particulières. Mais Celui qui  appartient à toutes et à chacune, à tous et à chacun, musulmans, juifs, athées, agnostiques, animistes, bouddhistes, hindouistes et même…chrétiens! Celui qui a dit il y a plus de 2000 ans:

Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés; vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

Tout le reste n’est que piètre littérature.

Jean-Noël Cuénod

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