Incohérences politiques et sanitaires, violences à tous les âges et tous les étages… Nous contemplons, sidérés, ce monde s’enfoncer dans ses délires. Lui jeter une planche pour l’aider à s’extirper de ses sables mouvants trop émouvants ? Nous restons immobiles, interdits. Sans nous rendre compte que nous aussi sommes aspirés vers le bas. 23e série des Tankas Covidiens en forme d’espoir. Quand même.
A LIRE
Dans les rues masquées
Le brouillard gras des paroles
Fait écran au cœur
Les ondes chassent notre air
Les images nous étranglent
Tant d’ennemis nous guettent
Il a bon dos le virus
D’autres chiens s’arment
Dites le mot « liberté »
Et les serrures se ferment
Nous sommes cernés
Toutes les issues se bouchent
Lapins dans les phares
De toutes parts les coups pleuvent
Nul ne sait d’où ils viennent
Partout le danger
Et les boussoles s’affolent
Miasmes maussades
Qui fera lever le vent ?
Cet ange que nous portons
Toujours s’alléger
Toujours tailler découper
Douleurs salvatrices
Tendre l’oreille au silence
Rendre muet le bruit
Retrouver le cœur
Le dégager de sa grotte
Pour l’offrir au monde
Corps et âme nous luttons
Chasseurs de nos propres monstres
Prendre l’air pour guide
Deviner au loin
L’essence-ciel
A l’horizon de la mort
Surgit le vivant soleil
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Merci pour ce beau poème et ce titre qui nous offre une lumière à méditer aujourd’hui.