Les aléas covidiens usent les forces, rongent les énergies, polluent les pensées, encrassent les crânes, perturbent le quotidien, dérègle le cycle nocturne. C’est le moment de n’y plus penser. Ou plutôt de penser plus loin. Un peu plus loin. Et un peu plus haut. Donc aujourd’hui, ce sera poésie. A lire et à ouïr.
A LIRE
Il y aura toujours un matin
En plein vent sous l’averse et les coups
Aux creux des tombeaux aux creux des lits
Dans les ravins baignés de nuit
Sur les montages au fil aiguisé
Il y aura toujours un matin
Pour fuir la meute haleine haletante
Baliser les chemins de traverse
Se blottir dans l’utérus des grottes
Et surmonter la peur à ses trousses
Il y aura toujours un matin
Pour s’extirper des cryptes enfumées
Puis remonter vers la lumière
Prendre l’air et ne jamais le rendre
Prendre le temps et toujours le perdre
Il y aura toujours un matin
Pour s’égarer jeter sa boussole
Ne garder qu’un guide son regard
Errer et surprendre la surprise
Prévoir l’imprévu grande leçon
Il y aura toujours un matin
Jusqu’au matin de tous les matins
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR en pot de caste
Jean-Michel m’a fait lire ce poème pascal, je l’ai relu et écouté aussi avec les autres convives, mon frère Marc-André et leurs épouses: il me touche profondément, et je jubile en vous remerciant. Pourrais-je avoir d’autres breuvages par pot-de-(quelle?) caste ou par écrit ?