Au moment où sonne une rentrée que les mesures sanitaires rendent chaotique, Le Plouc vous propose un regard franco-suisse sur cet inoubliable été covidien. Mais il n’y a pas que le coronavirus dans la vie, quoique…NOUVELLE VERSION: l’accord Israël-EAU, malencontreusement, oublié a été rajouté.
JUIN 2020
Covid XIX en majesté
– Coronavirus. La pandémie de Covid-19 a encore dominé toute l’actualité cet été 2020, en France, en Suisse, partout dans le monde, comme elle l’avait fait dès février.
Pour mémoire : à l’instar d’autres pays, la France a ordonné le confinement général de la population par décision gouvernementale pendant 55 jours, du 17 mars à midi au 11 mai 2020. Le but : freiner le développement de la pandémie[1].
En juin, si elle n’est pas jugulée, la contamination marque tout de même le pas en Europe, de même qu’en France. Toutefois, elle progresse sensiblement dans les territoires français de la Guyane et des Antilles, le Covid-19 étant apparu en Amérique latine.
Même si très peu de médias de l’Hexagone l’ont évoqué, les relations frontalières entre la France et la Suisse ont été perturbées par la contamination. Or, cela concerne toute de même 175 000 Français qui viennent, chaque jour, travailler sur sol helvétique, sans oublier les presque 200 000 Français qui y résident (la Suisse accueille la plus grande communauté française à l’étranger, Genève étant la plus importante circonscription consulaire du monde, avant Londres ou New-York).
Les deux pays ont choisi des voies sensiblement différentes pour faire face au fléau. Confinement général pendant 55 jours en France. Pas de confinement général en Suisse, mais toutes les écoles et les lieux publics ont dû fermer de début mars au 19 juin. Seuls les magasins alimentaires ainsi que les pharmacies, les stations-service, les gares, les banques, les bureaux de poste, les administrations publiques et les services sociaux sont restés ouverts. Cela dit les décisions étaient surtout prises par les cantons en fonction de leur propre situation.
La différence de tactique et même de stratégie – voire de philosophie politique – entre les deux pays a rendu la circulation des frontaliers particulièrement malaisées pour les travailleurs qui traversaient la frontière quotidiennement.
Cette incompréhension réciproque a été illustrée par le sénateur de Haute-Savoie, le centriste Loïc Hervé, qui a publiquement accusé la Suisse de menacer la santé des frontaliers français par ses mesures qu’il qualifiait de « laxistes ». Le président du gouvernement genevois, le Vert Antonio Hodgers, lui a répliqué qu’en Suisse les règles d’hygiène s’appliquent à tous, chacun devant prendre ses responsabilités.
Entre une France plutôt autoritaire et verticale et une Suisse assez libérale et horizontale, il est difficile de trouver un langage commun. Quel est le système le plus efficace ? Si l’on s’en tient au nombre de morts par 100 000 habitants (lire ici cette statistique effectuée le 5 août 2020) que le Covid-19 a causé, la Suisse, pourtant particulièrement touchée par la contamination, en compte 23,26 et la France, 45,22. A titre de comparaison, ce chiffre s’élève à 86,24 en Belgique, pays proche de la Suisse par sa démographie et qui – comme la France mais contrairement à la Confédération –, avait décrété le confinement général.
Toutefois, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, la contamination étant loin d’être jugulée. De même, sur le plan économique, les comparaisons demeurent pour l’instant très hasardeuses car les effets des mesures sanitaires se feront sentir plus tard.
La Chine en pleine fièvre répressive
– Durcissement de la répression chinoise à Hong-Kong. Ancienne colonie britannique rétrocédée par le Royaume-Uni à la République populaire de Chine en 1997, Hong-Kong vit sous un régime spécial dit « une nation, deux systèmes » qui lui donne plus de liberté qu’au reste de la Chine. Mais celle-ci, sous la férule de Xi Jinping — qui cumule les charges de Président de la République et de Secrétaire général du Parti communiste chinois – tend à réduire leurs libertés spécifiques aux Hongkongais. Pour s’opposer à cette tendance, des manifestations d’ampleur impressionnante ont été organisées contre Pékin tout au long de 2019. Sous l’effet conjugué de la contamination au Covid-19 et de la violence de la répression policière, les manifestations ont baissé d’intensité mais se sont tout de même poursuivies. Le 30 juin 2020,l’Assemblée nationale populaire, c’est-à-dire le Parlement chinois, adopte à l’unanimité une loi contre la « collusion avec des forces extérieures et étrangères », qui, de fait, élève encore de plusieurs degrés la répression contre les protestataires hongkongais et vide de sa substance le régime de semi-autonomie de Hong-Kong.
Une tête djihadiste tombe au Mali
Abdelmalek Droukdel.
– Important succès militaire français au Mali. 3 juin. Au cours d’une attaque ciblée qui s’est déroulée au nord du Mali, l’armée française a tué Abdelmalek Droukdel (50 ans) dans le cadre de l’opération Barkhane qui a pour but de tenter d’éradiquer le terrorisme djihadiste au Mali. Droukdel, d’origine algérienne, était l’un des principaux acteurs de la guerre civile qui a ravagé son pays dans les années 1990.
Au moment de sa mort, Abdelmalek Drouddel se trouvait à tête de l’AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique), l’une des deux plus importantes formations terroristes au Mali, l’autre étant l’Etat islamique du Grand Sahara (EIGS).
L’AQMI a fait allégeance à Al Qaïda créé par Oussama Ben Laden, concepteur de l’attentat du 11-Septembre 2001 à New-York. Alors que l’EIGS a fait allégeance à l’Etat Islamique (ou Daech), née en Irak, qui a participé à la guerre en Syrie et revendiqué un grand nombre d’attentat en Europe dont en France (Ba-ta-clan , 13 novembre 2015).
JUILLET 2020
Poutine prolonge sa vie au pouvoir
– Référendum constitutionnel en Russie. Le 1er juillet, proclamation des résultats du référendum lancé par le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, pour ajouter des amendements à la Constitution de son pays. Le principal lui permet de briguer encore deux mandats (soit deux fois 6 ans). Depuis 1999, il occupe la tête de son pays soit en tant que premier ministre, soit en tant que président de la Fédération.
Ce référendum est accepté par 77,92% des votants. Vladimir Poutine pourrait donc rester président jusqu’en 2034, il aura alors 82 ans.
Un nouveau gouvernement au chevet de la France
Edouard Philippe (à gauche) et Jean Castex.
– Nouveau chef du gouvernement en France. 3 juillet, Jean Castex a été nommé premier ministre du gouvernement français par le président de la République Emmanuel Macron. Il succède à Edouard Philippe, récemment réélu maire du Havre.
Né le 25 juin 1965 dans le Gers, membre du parti Les Républicain (LR), il en démissionné dès sa nomination à la tête du gouvernement (LR étant un parti d’opposition de droite à la politique du président Macron). Jean Castex est maire de Prades (Pyrénées-Orientales), il était jusqu’alors en charge de coordonner la sortie progressive du confinement.
Trois ministres « à polémiques »
Gérald Darmanin (à gauche), Roselyne Bachelot et Eric Dupond-Moretti.
– La liste des membres du nouveau gouvernement. 6 juillet. Le nouveau premier ministre français a constitué son gouvernement. Les médias relèvent surtout les noms d’Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice-Garde des Sceaux, et de Roselyne Bachelot, ministre de la culture. Le premier est un avocat célèbre qui a souvent critiqué sévèrement les juges et les procureurs dans ses plaidoiries et ses interventions médiatiques. La seconde est une ancienne ministre de la Cohérence sociale et des Solidarités sous la présidence de Nicolas Sarkozy ; elle avait abandonné la vie politique en 2012 en devenant animatrice de télévision jusqu’à son retour-surprise au gouvernement en juillet 2020.
Une polémique médiatique éclate à propos d’un autre membre du gouvernement, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui fait l’objet d’une plainte pour viol et harcèlement. Le ministre conteste cette accusation. Le président Macron et le premier ministre Castex le maintiennent à son poste, arguant de la présomption d’innocence.
Elections présidentielles en Pologne
Rafał Trzaskowski (à gauche) et Andrzej Duda,
– Election présidentielle en Pologne. 12 juillet. Le second et dernier tour donne la victoire au président sortant Andrzej Duda (Parti Droit & Justice, droite, tendance nationaliste et conservatrice) contre son rival Rafał Trzaskowski, (Coalition Civique, tendance centriste) par 51,03% contre 48,97%.
Un pays arabe prend de la hauteur
– Lancement de la première mission spatiale vers mars d’un pays arabe. Le 20 juillet, les Emirats Arabes Unis lancent la sonde Al-Amal (Espoir en arabe) destinée à orbiter autour de la planète Mars afin de la cartographier et d’analyser son atmosphère.
Le 30 juillet, autre mission spatiale vers Mars, nommée « Mars 2020 » par l’agence américaine NASA. Elle a pour but de faire évoluer un véhicule astromobile sur le sol martien en vue de récolter des échantillons prélevés sur le sol martien. Il s’agit de la première des trois missions qui ramèneront ces échantillons sur Terre.
AOUT 2020
La PMA pour toutes
– L’Assemblée nationale française adopte la PMA. 1er août. Le projet de loi bioéthique ouvrant la Procréation Médicale Assistée à toutes les femmes est adopté en deuxième lecture par les députés.
L’économie mondiale malade du Covid
.– Chute spectaculaire des économies mondiales en raison des mesures de confinement. 1er août. Le Comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé à Genève et l’Office européen de statistique ont mis en lumière les conséquences économiques de la contamination au Covid-19. La zone euro a enregistré au deuxième trimestre une chute de 12,1% de son Produit Intérieur Brut (PIB), conséquence des mesures de confinement En France, elle est de 13,8%, en Espagne de 18,5%, en Allemagne, le moteur économique de l’Europe, de 10,14%. Aux Etats-Unis, le confinement a entraîné un effondrement du PIB de 32,9% sur la même période en rythme annualisé. Par rapport au deuxième trimestre 2019, la baisse est de 9,5%.
Juan Carlos sonne la retraite
– Juan Carlos s’exile. 4 août. L’ancien roi d’Espagne qui a assuré la transition de la dictature du général Franco vers la démocratie , s’est exilé aux Emirats Arabes Unis à la suite des enquêtes en corruption ouverte en Espagne et en Suisse.
Le Liban à feu, à sang et en colère
– Explosions au port de Beyrouth. 4 août. Aux alentours de 18h. deux explosions éclatent dans des hangars contenant 2750 tonnes de nitrate d’ammonium (produit explosif). Les dégâts sont considérables : au moins 177 morts, plus de 6500 blessés 30 à 40 personnes toujours disparues, navires et immeubles détruits. Sur le plan matériel, le dommage se chiffre à plusieurs milliards de dollars.
Cette explosion intervient au pire moment pour le Liban, en proie à une sévère crise économique qui perdure et s’est aggravée en raison de la contamination au Covid-19. Sans oublier, les crises endémiques sur le plan politique, l’Etat se trouvant en équilibre très instable entre communautés chrétiennes, musulmanes chi’ites, musulmanes sunnites.
L’hypothèse d’un acte de terrorisme a été avancée parfois, notamment par le président de la République Michel Aoun (qui est traditionnellement un chrétien de confession maronite), mais sans que des pistes consistantes apparaissent. La thèse d’un événement accidentel (à la suite de soudages dans un entrepôt) est la plus souvent avancée, même si les causes ne sont pas encore établies. L’enquête n’en est qu’à ses débuts.
Ce drame a attisé encore plus la colère d’un grand nombre de Libanais car ces 2750 tonnes de produits très explosifs étaient restées pendant six ans dans un quartier populeux, sans que les autorités réagissent. Il s’en est suivi une recrudescence des manifestations contre toute la classe politique libanaise en réclamant un changement radical de constitution.
Le 10 août, le premier ministre Hassan Diab (traditionnellement un musulman de confession sunnite) annonce la démission de son gouvernement.
Le dictateur biélorusse vacille
– Election présidentielle contestée en Biélorussie. 9 août. Opposé à Svetlana Tsikhanovskaïa, qui représente l’opposition unie à son régime autoritaire, Alexandre Loukatchenko est élu avec 80% des voix. Mais ce résultat est immédiatement contesté par l’opposition qui démontre plusieurs cas de fraudes qui vont convaincre l’Union européenne, lors d’une déclaration le 19 août, de ne pas reconnaître la validité de ce résultat.
Auparavant, à la mi-juin, les candidats de l’opposition Viktar Babaryka et Sergei Tikhanovski sont arrêtés et exclus de l’élection. Amnesty International les considère comme des prisonniers d’opinion. La femme de Sergei Tikanovksi, Svetlana, se présente à la place de son mari. Sa campagne soulève un enthousiasme évident dans la population biélorusse. Ses meetings attirent des foules. Svetlana Tsikhanovskaïa se considère comme ayant remporté cette élection et accuse Loukatchenkon de se maintenir par la force. Pour éviter l’arrestation ou pire, elle se réfugie en Lituanie, le 11 août. Depuis, les manifestations, très durement réprimées par la police de Loukatchenko, se succèdent pour réclamer la démission du président biélorusse. La crise n’est pas terminée. Le dictateur vacille mais tombera-t-il ?
Poutine vaccine sa fille contre le Covid-19 !
– Poutine annonce la création d’un vaccin contre le Covid-19. 11 août. Le président russe affirme que des laboratoires de son pays ont mis au point le premier vaccin contre le coronavirus et assure qu’il confère une « immunité durable » en ajoutant que sa fille l’avait déjà reçu. Après cette annonce, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle la nécessité de « procédures rigoureuses » pour évaluer l’efficacité d’un vaccin.
Une vice-présidente afro-américaine à Washington ?
Joe Biden choisit la sénatrice noire Kamala Harris comme colistière. 11 août. Aux Etats-Unis, l’élection présidentielle se rapporte non pas à une seule personne, mais à un « ticket » de deux candidats, l’un prétend à la présidence et l’autre à la vice-présidence. C’est le premier qui choisit l’autre en fonction de divers critères dont le nombre de voix que le candidat à la vice-présidence peut lui rapporter.
Pour les démocrates (l’autre grand parti, républicain, présente le sortant Donald Trump), ce sera donc une candidate à la vice-présidence, pour la première fois. Le candidat démocrate à la présidence a en effet choisi la sénatrice noire Kamala Harris, 55 ans, pour défier avec lui Donald Trump dans les urnes le 3 novembre. Si le « ticket » démocrate est élu, Kamala Harris sera la première femme vice-présidente des Etats-Unis. Comme Joe Biden, âgé de 78 ans, a annoncé qu’il ne ferait qu’un mandat (4 ans) s’il était élu, la sénatrice Harris serait alors en bonne position pour devenir la première femme présidente des Etats-Unis.
Accord sur fond de menace iranienne
Israël et les Emirats Arabes Unis (EAU) normalisent leurs relations. 14 août. Pour les monarchies pétrolières, la menace que fait peser sur elles la mollarchie chi’ite en Iran est plus forte que leur solidarité, de plus en plus chancelante, avec la Palestine. Dès lors, pour la première fois depuis leur création respective, Israël et les EAU ont décidé de leur reconnaissance réciproque. Les diplomates des deux pays devront se mettre d’accord sur le contenu concret de ces relations nouvelles. Le président Trump et son gendre Jared Kuchner sont les « parrains » de cet accord.
Israël rompt son isolement au Proche-Orient car d’autres Etats arabes vont sans doute suivre l’exemple des EAU. Les protestations véhémentes de l’Autorités palestinienne, contre ce qu’elle désigne comme une « trahison » de la part des Emiratis, pèseront peu.
Mais d’ores et déjà une ambiguïté centrale est apparue entre Israël et les Emirats Arabes Unis. Le prince héritier Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, au nom des EAU a affirmé que « cet accord mettait fin à toute annexion supplémentaire d’Israël de territoires palestiniens ». Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt envoyé la douche froide en précisant qu’Israël n’avait pas renoncé à ses annexions mais qu’il ne les avait que reportées, ajoutant : « J’ai apporté la paix, je réaliserai l’annexion ».
Le masque sous toutes ses coutures
– En France, le port du masque devient obligatoire en entreprise et… ailleurs. 18 août. Le gouvernement ajoute que cette obligation s’étend aux « open spaces ». Autres établissements concernés: les collèges et les lycées dès le 1er septembre. En outre, le port du masque est imposé de façon totale ou partielle dans quelque 12 300 communes françaises, selon Le Monde. Il l’est désormais à Paris et dans les grandes villes françaises.
En Suisse, sur ce point également la différence avec le pays voisin est frappante : le port du masque n’y est obligatoire que dans les transports publics et les avions. Pour les autres situations, les cantons prennent leurs propres mesures. Ainsi le port du masque dans les commerces est imposé dans les cantons de Neuchâtel, Jura, Genève, Vaud, Bâle, Zurich, Fribourg et Valais, soit huit sur vingt-six.
La Suisse s’apprête à voter en rafale
– La campagne en vue du super-dimanche des votations en Suisse est lancée. Mi-Août. Cinq objets importants seront soumis au vote du peuple suisse le 27 septembre prochain.
- Initiative populaire « Pour une immigration modérée ». Lancée par l’UDC, cette initiative mettra fin à la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne. Tous les grands partis la rejettent, sauf évidemment l’UDC.
- Révision de la loi sur la chasse. Sont particulièrement visés les loups. Ils restent protégés dans ce projet de loi fédérale mais il serait possible de procéder à des tirs à titre préventif pour parer à d’éventuelles attaques de meute sur les troupeaux. Les socialistes et les Verts s’y opposent. La droite soutient.
- Révision de l’Impôt fédéral direct. Le parlement et le conseil fédéral proposent d’augmenter de 10 100 à 25 000 francs. Soutien à droite. Refus des socialistes qui y voient un piège pour s’attaquer aux classes moyennes.
- Congé de paternité. Les pères n’ont droit actuellement qu’à un ou deux jours de congé à la naissance de leur enfant. Ce congé de paternité serait porté à un mois. La gauche et les démocrates-chrétiens soutiennent ; les droites libérale et nationaliste rejettent.
- Achat d’avions de combat. Les Forces aériennes suisses doivent renouveler leur flotte. Le peuple se prononcera sur ce seul point : est-il d’accord de débourser 6 milliards de francs (5,6 milliards d’euros) pour ce faire ? Le choix des appareils et leur nombre sont, en revanche, de la seule compétence du gouvernement fédéral. Les Forces aériennes suisses étant relativement importantes, nonobstant la taille du pays, les groupes aéronautiques font la roue pour décrocher le contrat. Quatre appareils sont sur les rangs : le Rafale du groupe français Dassault, l’Eurofighter d’Airbus, le Super Hornet de Boeing et le F-35A de Lockheed-Martin. Les socialistes et les Verts s’y opposent. Tous les autres grands partis acceptent.
La chute d’IBK
– Coup d’état au Mali. 18 août. Des officiers de l’armée malienne réussissent leur pronunciamento pour renverser le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keïta (surnommÉ IBK). Après une brève incarcération, IBK est libéré par les officiers. Ces derniers forment une junte dans le but d’assurer le pouvoir pendant 3 ans avant de le rendre aux civils lorsque de nouvelles institutions étatiques seront mises sur pied (photo : le leader de la junte, le colonel Assimi Goïta).
Le Mali souffre depuis 2012 d’une guerre que lui mènent des forces terroristes de diverses composantes. Cet Etat n’est jamais parvenu à trouver son équilibre. Lassés par l’insécurité permanente qui règne dans leur pays, les Maliens semblent soutenir la junte.
Le poison, une arme politique en Russie
– Intoxication suspecte d’Alexeï Navalny, opposant au président russe Vladimir Poutine. Le 20 août, il est hospitalisé d’urgence à Omsk en Sibérie. Il se trouvait en vol de Tomsk à Moscou lorsque son état de santé s’est aggravé, ce qui a provoqué le déroutage de l’avion. Ses proches accusent le pouvoir russe d’avoir empoisonné le thé que l’opposant Navalny a bu à l’aéroport de départ. Il a finalement été transporté médicalement en Allemagne pour être soigné à l’hôpital de la Charité de Berlin. Le 24 août, les médecins de cet hôpital ont déclaré qu’Alexeï Navalny présente des « traces d’empoisonnement » et confirme la suspicion émise d’emblée par les proches de Navalny. Sa vie ne semble plus en danger mais il risque de subir de graves séquelles.
Jean-Noël Cuénod
[1] Petite piqûre de rappel qui, à ouïr les bruits médiatiques, n’est pas inutile. La différence entre une pandémie et uneépidémie (du latin epidemia qui signifie « à la maison »). Cette dernière correspond au développement et à la propagation rapide d’une maladie contagieuse, le plus souvent d’origine infectieuse, chez un grand nombre de personnes. L’épidémie se limiterait donc à une région, un pays ou à une zone bien définie. En revanche, une pandémie (du grec pan qui signifie « tout » et demos qui signifie « peuple ») est une épidémie avec plusieurs foyers. La pandémie s’étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier. Son impact et sa gravité (nombre de contaminations et taux de mortalité) sont donc plus importants que ceux d’une épidémie.
Trés bonne revue pour Préparer la rentrée, qui manifeste l’intérêt d’être un Homme de « plusieurs pays » !
je rajouterais :
– Les économistes francophones peinent à trouver une théorie pratique pour résoudre la crise de déflation qui arrive (en France faillites d’entreprise, surcharge de la dette dans les comptes publics, vagues de licenciement).
– Maintien du bellicisme Turque, comme c’est inhabituel, cela n’augure pas rien de bon pour la suite.