C’est entendu. Le gouvernement Netanyahou est le pire qu’Israël a connu en multipliant, entre autres, les provocations anti-palestiniennes proférées par des ministres ouvertement racistes. Seulement voilà, Israël reste une démocratie contrairement au régime fasciste instauré à Gaza par le Hamas. Fasciste? Oui. C’est même le Hamas qui l’écrit dans sa Charte. Il suffit de la lire.

Elle est disponible notamment sur le site du Sénat français. 

Ravaler la femme au rang de pourvoyeuse de soldats est une constante dans le fascisme originel. La Charte du Hamas s’y montre parfaitement raccord à son chapitre troisième, article 17:

Dans la bataille de la libération, la femme a un rôle qui n’est pas inférieur à l’homme: être l’usine à hommes.

Voilà, Mesdames, qui a au moins le mérite de la clarté!

Et revoilà le complot judéo-maçonnique!

Dans le chapitre quatrième, article 22, on tombe sur un invariant fasciste: le complot judéo-maçonnique.

Grâce à l’argent, ils (c’est-à-dire dans l’optique du Hamas, tous les adversaires de l’islam) ils ont créé des sociétés secrètes qui étendent leur présence dans toutes les parties du monde pour détruire les sociétés et réaliser les intérêts du sionisme, comme la Franc-Maçonnerie, les clubs Rotary et Lyons, le B’nai B’rith, etc. Ce sont toutes des organisations qui se livrent à l’espionnage et au sabotage ».

Pétain, Mussolini, Hitler ne disaient pas autrement.

Avec le complot judéo-maçonnique, nous voguons très vite vers l’increvable Protocole des Sages de Sion:

Le plan sioniste n’a pas de limite: après la Palestine, ils ambitionnent de s’étendre du Nil à l’Euphrate. Lorsqu’ils auront parachevé l’assimilation des régions jusqu’aux quelles ils seront parvenus, ils ambitionneront de s’étendre plus loin encore et ainsi de suite. Leur plans se trouve dans les « Protocoles des Sages de Sion » (…)

Sans surprise aucune, le Hamas recycle ce faux forgé au début du XXe siècle par l’Okhrana – le KGB-FSB du tsar de toutes les Russies – qui aura servi aux pogroms, à la propagande fasciste, puis nazie jusqu’au principal soutien du Hamas, la mollarchie iranienne.

Version adoucie à usage externe

Tout dans cette Charte écrite en 1988 suinte la haine du juif et de la démocratie. De façon trop explicite sans doute. Aussi, en fonction des changements de rapports de force au Proche-Orient, le Hamas a-t-il présenté des versions adoucies, plus présentables. Sans doute, les esprits communicants ont-ils aussi frappé à l’huis de la propagande hamassiste. Voici la version de 2017.

Cela dit, la Charte la plus fondamentale, la plus complète reste celle de 1988 qu’à notre connaissance le Hamas n’a nullement abrogée. 

Des enfants tués parce qu’ils étaient juifs

Les versions « douces » sont avant tout d’usage externe en soulignant que le mouvement combat le sionisme mais non pas les juifs en tant quel tels. Or, les massacres que le Hamas vient de perpétrer en Israël démontrent l’inanité de cette allégation. 

Les civils, notamment les ados, les enfants en bas âge, victimes des massacres du 7 octobre ont été tués parce qu’ils étaient juifs et non pas en tant que représentants de « l’idéologie sioniste » comme le seraient des soldats, des officiers, des dirigeants.

Hamas et sa dictature à Gaza

Le Hamas a instauré un implacable régime totalitaire à Gaza, dénoncé par Amnesty International qui n’est pas avare de reproches à l’égard d’Israël. 

Ce régime poursuit un but, rendre impossible un accord entre Palestiniens et Israéliens et faire de la Palestine un espace « judenrein ». D’où ses monstrueuses actions en Israël destinées à creuser entre les deux peuples un fossé tellement large qu’il sera impossible de le franchir.

Aujourd’hui, les Palestiniens se trouvent plongés dans une situation encore plus désespérante qu’auparavant. 

Quels appuis pour le peuple palestinien?

L’Autorité palestinienne, gangrenée par la corruption et marginalisée par le gouvernement israélien, ne leur offre aucune alternative. Les pétromonarchies ont démontré qu’elles se souciaient des Palestiniens comme de leur premier baril. Le Hamas qui les opprime à Gaza ne peut compter que sur le soutien de l’Iran.

 Mais la mollarchie est elle-même l’objet de la colère de son propre peuple et ne tient encore le coup que par une répression féroce. Lorsque la dictature des mollahs sera tombée – car elle tombera un jour ou l’autre – les Palestiniens n’auront jamais été aussi dépourvus d’appuis. Et qu’ils ne comptent pas trop sur la Chine pour les aider. Elle n’est pas prête à sacrifier ses relations commerciales sur l’autel de Gaza. Ni sur la Russie, très occupée ailleurs.

L’aveuglement coupable de Netanyahou

Sur le plan israélien, la situation est-elle moins déprimante? Aveuglé par l’obsession d’échapper à sa propre justice, Netanyahou n’a rien vu venir à Gaza. Mais surtout, il a pris le risque insensé de fracturer la société israélienne en voulant créer une justice à sa main. Si, pour mener ses massacres, le Hamas a choisi ce moment où Israël est plongé en pleine polémique, cela ne doit rien au hasard.

Se débarrasser des extrémistes dans les deux camps

A ce propos, chacune et chacun lira avec fruit la tribune d’Eli Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, parue dans Le Monde du 8 octobre dont le titre résume bien la situation: « L’attaque du Hamas résulte de la conjonction d’une organisation islamiste fanatique et d’une politique israélienne imbécile »

La seule tremblante lueur qui reste serait que les Palestiniens et les Israéliens se débarrassent de leurs extrémistes qui forment, dans l’un et l’autre camp, les principaux obstacles, non pas à la paix – ne rêvons pas! – mais à une certaine pacification des rapports.

Ce n’est pas demain la veille car le souvenir combiné des massacres du Hamas et des bombardements en réplique sur Gaza élèvera un mur de haine plus infranchissable que toutes les murailles.

Jean-Noël Cuénod