Gabriel Attal: de l’effet wahoo à la tronche de premier de classe

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©Thomas SAMSON / AFP)

Ah l’aura-t-on entendu, cet « effet wahoo » induit par la jeunesse du nouveau premier ministre Gabriel Attal! Mais de l’ « effet wahoo » à la « tronche de premier de classe » il y a la même distance que du Capitole à la Roche Tarpéienne. En politique, la jeunesse est vite parcheminée de rides.

L’écoute des commentaires, dès la nomination d’Attal à Matignon trompetée par l’Elysée, est vite devenue fort lassante: « Plus jeune premier ministre de la Ve République ». « 34 ans,  encore plus jeune que Fabius en 1984 ». Et puis cet « effet wahoo », formule americanolâtre – mais peut-on s’attendre à autre chose en Macronie? – utilisée à quatre reprises dans la même intervention par une commentatrice sur France-Info qui, audiblement, ne parvenait pas à revenir de sa divine surprise.

Que dire d’autres?

N’accablons pas les consoeurs et confrères. Il fallait bien meubler les larges temps d’antenne spécialement ménagés pour l’occasion. Et quoi dire d’autres de Gabriel Attal, je vous le demande!

Clone de Macron, il en a la vacuité idéologique, emblématisée par la formule désormais éculée du « en même temps ». Ce « un coup à gauche, un coup à droite » devenu rapidement « un coup à droite, un coup à droite ».

Son action au gouvernement? Elle s’est réduite à cinq mois au ministère de l’Education nationale ainsi qu’à des postes sous la tutelle d’autres ministres ou de porte-parole du premier ministre Castex. Le temps de peaufiner de belles formules et c’est tout. Nulle réforme en profondeur. Mais de beaux effets d’annonce.

Lorsqu’on a souligné l’interdiction de porter l’abaya à l’école et l’action de Gabriel Attal contre le harcèlement scolaire – action plus énergique, il est vrai, que celle de ses prédécesseurs – on n’a plus grand chose à dire, sauf à gloser sur ses qualités de communicants.

La « résistible ascension » du RN

D’ailleurs, c’est avant tout pour celles-ci qu’il a été propulsé à Matignon par le président Macron. Si Gabriel Attal devait interrompre la montée du RN et de Jordan Bardella, grâce lui en sera rendue, pour autant que cette interruption dans la « résistible ascension »(1) du RN s’inscrive dans la durée. Or, rien n’est moins sûr.

Avec le nouveau premier ministre – il en va ainsi de toute la Macronie – nous sommes forcés de nous arrêter à la surface des êtres et des choses.

Patinons donc sur la glace du superficiel, sport de saison, puisque c’est l’aspect physique du premier ministre qui est mis en avant.

Le chouchou de l’instit’

A part sa coiffure savamment sage, ses costumes coupés par d’habiles faiseurs, ses escarpins vernis à s’y mirer, la fraîcheur de son teint et son jarret agile, Gabriel Attal est, hélas, affligé de ce que Coluche nommait, « une tronche de premier de classe ».

Pour l’instant, cette tronche reste en arrière plan. Mais elle s’inscrira en chacune et chacun , au fil du temps et des inévitables déceptions qui en forment la trame.

C’est alors tout un vieux fond de hargne qui remontera à la conscience des citoyens, une vase dont les sédiments se sont déposés dès l’école primaire, lorsque le chouchou de l’instit’ accumulait les jolies mines, les bonnes notes et les trahisons du groupe en « rapportant » au Maître les méfaits des cancres.

Oubliés alors le teint frais et le jarret agile. On ne pourra plus voir la « tronche de premier de classe » en peinture!

Jean-Noël Cuénod

1 On n’a pas fini de méditer sur « La résistible ascension d’Arturo Ui » de Bertolt Brecht

3 réflexions sur « Gabriel Attal: de l’effet wahoo à la tronche de premier de classe »

  1. Y va y avoir du sport ! A voir la tronche des candidats « légitimes »; l’échalas chenu LeMaire, le grand « sympa » Darmanin dont le mérite essentiel semble d’avoir été conçu par une femme de ménage + un troisième dont j’ai oublié le nom; y zont l’air contents contents. Y doit plus rester beaucoup de bananes à la Superette du coin, la savon doit manquer et les planches se raréfier.
    Faut-il mieux les incorporer pour mieux les surveiller ou les rejeter dans
    l’opposition ? On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid; j’ai l’impression qu’il va se manger froid, tiède, chaud et brûlant- Guette comme on dit en pays rösti.

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