Avec Hollande, le déluge, c’est maintenant !

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Signes prémonitoires tombés du ciel. Mardi 15 mai 2012, il pleut sur Paris. Comme d’habitude. Les Champs-Elysées ont été vidés de leurs voitures pour n’en laisser rouler qu’une seule, celle du nouveau président de la République. Des barrières sont disposées sur la couture entre trottoir et chaussée pour contenir la foule.Quelle foule ? Quelques futurs déçus se sont emballés de plastique pour applaudir, sans trop se mouiller, celui qu’ils conspueront dans quatre ans. Une poignée de touristes asiatiques qui font des selfies en profitant de la vue dégagée sur l’Impérial Tabouret que leur guide nomme Arc-de-Triomphe.

Quel triomphe ? Les rares applaudissements sont couverts par le tamtam de l’averse ou étouffés par l’emballage des badauds.

Voilà maintenant, le président tout neuf – debout à l’arrière de sa Citroën DS5 décapotable – qui salue le vide, sans parapluie, sans imper, sans chapeau. Stoïque, comme les chevaux de la Garde Républicaine qui trottent à ses côtés, la robe aussi trempée que le costume présidentiel.

Gris aussi, le costume. Comme la Citroën DS5. Comme le ciel. Comme « la-plus-belle-avenue-du-monde ». Comme l’Impérial Tabouret. Comme les arbres. Comme le casque des gardes républicains. Comme la mine des touristes. Voilà un quinquennat qui commence en couleurs.

Quatre ans plus tard, presque jour pour jour, les photographes immortalisent François Hollande et Angela Merkel en train de commémorer, sous un parapluie commun, la tuerie de Verdun. La pluie colle à Hollande comme une Rolex au poignet de Sarkozy. Il est vrai qu’un soleil radieux aurait été indécent en un tel lieu de sang et de boue.

Entretemps, la pluviométrie présidentielle n’a cessé de battre des records. Pour le plus grand bonheur des médias. Pluie pour célébrer le débarquement en Normandie peu après l’humide intronisation présidentielle. Trombes d’eau lors de la visite, en 2014, à l’Ile de Sein avec la célèbre photo des lunettes de Hollande emperlées d’eau. Même là où règne la sècheresse, le président le plus humide de l’Histoire de France déclenche les écluses célestes, comme il y a deux ans à Mayotte. Le Grand Sorcier Blanc avait alors ironisé sur ses pouvoirs aquatiques  : « Je viens un jour à Mayotte et il pleut. Je sais que ça fait quatre mois que vous attendiez ce moment et j’ai donc organisé ce déplacement à cette fin. »images-1

Tout le monde se gausse de cette particularité de Hollande (pays où, il est vrai, sortir sans parapluie est fortement déconseillé). Tous les médias égrènent régulièrement les épisodes pluvieux du quinquennat. C’est donc cette image qui restera pour la postérité: celle d’un porteur de lunettes embuées, attendant en vain sous les seaux d’eau que le soleil revienne. Injuste ? Peut-être. Vision superficielle ? La surface n’est que le fond rendu visible. Il y a toujours une vérité lorsqu’une image revient de façon aussi récurrente.

« Après moi, le déluge », disait Louis XV, arrière-petit-fils du Roi Soleil. Réplique de François Le Pluvieux : « Avec moi, le déluge, c’est maintenant ! »

Jean-Noël Cuénod

 

 

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