
Aucune autre vie / ne vaut ce brin d’herbe/ qui disperse ses graines/ en dansant ©JNC_Beaurecueil-Forge de la Poésie
Elle court, rampe, s’insinue, matraque, séduit, pervertit, asservit… La peur partout instillée comme un venin destiné à bloquer nos défenses immunitaires contre les pouvoirs. Seul contre-poison: la culture à administrer à dose poétique. Par elle d’autres horizons s’ouvrent. La révolution authentique est le fruit du désespoir transmué en espérance. Sans elle, rien n’est possible.
Alors, juste pour respirer ces deux poèmes – à lire et à ouïr – qui n’ont aucune ambition, si ce n’est de vous accompagner dans votre lutte quotidienne.
A LIRE
PRENDRE DE LA GRAINE
Dans ce brin d’herbe
Le monde
L’univers
L’infini
La mélodie
L’amour qui s’arrache
pour lancer au ciel
le silence de son cri
L’amour qui s’attache
pour faire prairie
sous la poigne du vent
Aucune autre vie
ne vaut ce brin d’herbe
qui disperse ses graines
en dansant
A OUÏR
A LIRE
MALHEUR A QUI
Malheur à qui
veut revivre
ce qu’il a vécu
Vain
ce qui fut
ordures
par les ans
compostées
Ça pue
toujours
ne pas remuer
surtout
ne pas remuer
Laisser le temps
faire son œuvre
de lombric lubrique
de vers grouillant
de vermine coprophage
Un jour peut-être
un jour lointain
très lointain
l’ordure
deviendra
or pur
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR