Quelles fausses promesses, quels vrais reniements nous réserve la Cop26 ? On commence à en avoir une petite idée. Transformer le mensonge en songe pour changer d’ère. Et, par le vecteur de la poésie, entrer en forêt comme jadis certains entraient en religion Nous sommes toutes et tous des chamans qui s’ignorent. Nouvelle série de tankas à lire, à ouïr, à voir.
Forme poétique née au Japon le tanka est l’ancêtre oublié du haïku. Il est composé de deux partie, la seconde (un couplet de 7 pieds par ligne) prolongeant la première (un tercet de 5, 7 et 5 pieds par ligne) avec un petit pas de côté.
A LIRE
Quand tout est mensonge
Réintégrer la forêt
Où les arbres parlent
Essentielles essences
Au verbe de lumière
D’un cri le corbeau
Déchire l’air comme un drap
Laissant nu le soir
L’ombre devient nuit
Dans l’herbe à peine un murmure
Dans les marécages
Les rainettes psalmodient
D’antiques prières
Rituel quotidien
Pour que revive le jour
L’éclair d’un héron
S’abat sur le dos du pré
Stupeur alentour
Révérences des iris
Et tremblements des grenouilles
L’aboi du chevreuil
Court de colline en colline
La peur ou l’amour ?
Peur et amour même voix
Persévérer dans la vie
A travers la brume
Le visage de nos morts
Se reconstruit
Mais le soleil met bon ordre
Pour effacer le miracle
De joies de malheurs
Les pierres ont tant captés
Qu’elles crient à tue-tête
Mais qui peut les écouter
Dans le silence des sourds ?
Tout est sur ses gardes
Quand la forêt se déplie
Sous les coups du vent
Tout foisonne tout frissonne
Puis tout s’éteint se tait
La source jaillit
Entre deux seins de rochers
Aux mousses complices
Exquise extase d’été
Au creux des mains le bonheur
J’ai caressé l’aube
Pour que la nuit demeure
Au creux de mon lit
Etouffer sous l’édredon
Le temps et ses sortilèges
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
A VOIR
Christine Z a mis en danse ces tankas dits par l’auteur.
chouette texte. belle prestation. merci