Poésie – Aujourd’hui avant ce samedimanche, on change de registre, on change de pied, on change d’octave. Pour changer, dare-dare, d’air et d’ère.(photo JNC)
Qui a éteint le feu ?
Cette nuit ses cendres
Donnaient signes de vie
Un souffle aurait suffi
Pour tout réanimer
L’encens de l’épicéa
Résonnait dans le val
On y célébrait même
Des messes murmurantes
Affaires d’habitude
Le cœur n’y était plus
Qu’importe il y avait
Encore ce foyer
Petit soleil nocturne
Vers qui nous tendions
Nos paumes satellites
Qui a éteint le feu ?
Il n’est plus qu’un squelette
Aux os noirs et humides
Une tache de mort
Sur le ventre du pré
Quelques mains malhabiles
Ont vainement usé
Des boîtes d’allumettes
Jetées sur le sol dur
Le froid s’étend sur nous
Pour défoncer nos corps
Des fantômes de chair
Font des processions
A quel saint se vouer ?
Il n’y a que des hommes
A la moelle gelée
Qui a éteint le feu ?
Jean-Noël Cuénod
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