Photomontage de Trump disant assez clairement ses intentions sur le Groenland!

Donald Trump veut plus que jamais annexer le Groenland aux Etats-Unis. La première ministre du Danemark s’alarme et prend « très au sérieux » les menaces de la Maison-Blanche. L’impensable est devenu envisageable. Si les Etats-Unis nous faisaient la guerre, et pas seulement commerciale?

Lorsqu’à peine réélu à la Maison-Blanche, Donald Trump avait clamé son intention d’annexer le Groenland et le Canada, tout le monde a rigolé: « Sacré Donald, toujours aussi échauffé de la Moumoute… ». Au début de son nouveau mandat, il avait lancé sur les réseaux ce photomontage (voir photo) montrant la « Trump Tower » plantée sur le Groenland. Comment prendre au sérieux un clown pareil?

Finie, la rigolade!

Eh bien, la première ministre du Danemark, Mette Frederiksen (social-démocrate), ne rit plus du tout! Lors d’une conférence de presse mercredi, elle a affirmé « prendre très au sérieux » les menaces des Etats-Unis pour s’annexer le Groenland. A ce propos, lire cet excellent article du Grand Continent.

Trois Etatsuniens proches de la Maison-Blanche sont accusés de mener une campagne de recrutement en vue de créer un mouvement pour séparer définitivement le Groenland du Danemark. Bien entendu, ce mouvement, une fois créé,  « solliciterait » l’intervention des Etats-Unis. Répondant à l’appel, Trump se ferait un plaisir de venir au secours du Groenland pour l’annexer. Ce serait son « Anschluss », comme jadis Hitler avec l’Autriche. Scénario bien connu dans l’Histoire.

Sacré réchauffement climatique!

Le réchauffement climatique est en train de faire fondre la calotte glaciaire qui recouvre à 80% le Groenland, libérant ainsi ces merveilleux trésors souterrains qui font saliver les capitalistes du numérique.

Les Etats-Unis auraient ainsi accès direct à de précieux métaux (zinc, uranium) et à ces terres rares mondialement convoitées pour la production de tous les électrobidules à écrans qui font la fortune des géants étatsuniens et la servitude de milliards de consommateurs. Miam! Laissez venir à moi les petits Groenlandais!

Comme toute nation colonisatrice, le Danemark s’est fort mal comporté vis-à-vis des populations du Groenland, d’où l’exploitation possible de ces ressentiments légitimes par le gang de la Maison-Blanche.

L’ennui pour Trump, c’est qu’il a rendu son pays très peu séduisant. Le Grand Continent rappelle un sondage, effectué début 2025, indiquant que 85% des Groenlandais refusent d’être rattachés aux Etats-Unis malgré le passif de la colonisation danoise..

L’impensable devient envisageable

Cela dit, une population de seulement 56 542 habitants, ça se travaille au corps. De toute façon, Trump ne se soucie pas de plaire ou non aux Groenlandais. Le président étatsunien répète à qui veut l’entendre (malheureusement peu d’oreilles se dressent!) qu’il cherche à annexer le Groenland « par tous les moyens possibles » et qu’il s’agit pour lui d’une « priorité stratégique ».

Et si les Etats-Unis s’emparaient de ce territoire territoire autonome du Danemark et lié à l’Union Européenne, que feront les Européens?

C’est sans doute pour éviter de répondre à cette angoissante question que les Etats de notre continent  se cantonnent dans un silence assourdissant. Pourtant, la moindre des choses de leur part serait de  se montrer solidaires avec le Danemark face aux attaques de Donald Trump.

J. D. Vance à la manœuvre

Nous écrivons « Trump » mais ce n’est qu’une facilité de langage. Car c’est aussi – peut-être surtout – le vice-président Vance qui est à la manœuvre contre le Danemark. En mars dernier, lors de son passage au Groenland, il avait dégainé une série d’agressions verbales ahurissantes contre Copenhague.

Il faut dire que J.D. Vance, l’Illuminé du bénitier, cherche systématiquement à déstabiliser les pays européens en faisant la promotion des néonazis allemands et d’autres partis néofascistes. Car c’est bien dans ces eaux brunes que baigne le vice-président des Etats-Unis.

Dès lors, l’attaque de la Maison-Blanche contre le Danemark n’est pas qu’une lubie de vieux président qui yoyote de la moumoute. Le jeune – 48 ans – Vance, qui se pose comme son successeur, veut aussi en croquer, du magot groenlandais.

Sans doute, n’est-ce pas seulement pour mettre la main sur les terres rares, c’est aussi pour continuer son œuvre de déstabilisation de ces démocraties européennes qu’il abhorre.

J.D. Vance s’attaque donc d’abord à l’un des petits Etats européens pour ensuite entraîner la chute des autres par effet dominos.

Scénario-catastrophe

Même après la réélection de Donald Trump, personne n’aurait pu songer que les Etats-Unis veuillent s’emparer par la force d’une partie de l’Europe. Désormais, ce scénario-catastrophe ne saurait être écarté.

Vers qui se tourner pour trouver des alliances si Trump passe à l’acte contre le Danemark? La Chine? Merci bien! Et que viendrait-elle faire dans cette galère? La Russie? Vous voulez rire? Et puis, elle est devenue l’alliée des Etats-Unis pour dépecer l’Ukraine.

Bref, l’Europe ne peut compter que sur ses propres forces. Qui sont ce qu’elles sont: faibles! Du moins pour l’instant car le potentiel, industriel, militaire, économique est considérable.

Les Européens les plus lucides savent qu’ils n’ont plus d’autres alternatives que de s’unir pour faire face au ticket satanique Trump-Vance qui, à l’intérieur des Etats-Unis comme à l’extérieur, veut imposer son ordre de façon tyrannique.

Jean-Noël Cuénod