Paul Watson extradé vers le Japon? Attention justice dangereuse!

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©Sea Sepherd

Paul Watson sera-t-il fixé sur son destin mercredi prochain? Les autorités danoises examineront alors la demande d’extradition de ce défenseur des baleines formulée par le Japon. Or, la justice japonaise à une mauvaise réputation, confirmée par le triste sort d’un innocent qui a passé 46 ans dans les couloirs de la mort.

Le 21 juillet dernier, la police fédérale danoise a arrêté au Groenland Paul Watson, excipant d’une notice rouge-Interpol lancée par les autorités nippones. Il a été maintenu en détention provisoire dans la prison de Nuuk au Groenland, territoire rattaché au Danemark. Il s’y trouve toujours.

Cette notice rouge-Interpol remonte à 2012 et accuse Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, d’avoir fait assaut contre un baleinier japonais, entraînant dommages et blessures.

La bête noire des chasseurs de baleines

En fait, Watson est la bête noire des chasseurs de baleines japonais, industrie liée « à une petite élite située à l’extrême droite de l’échiquier politique nippon », comme l’indique le site du National Geograhic.

La chasse à la baleine – jugée inhumaine et inutile (sauf à quelques profiteurs) par de nombreux défenseurs de la nature – est théoriquement interdite par un moratoire que la Commission baleinière internationale a promulgué en 1986. Le Japon s’est retiré de cette Commission afin de se poursuivre ses chasses particulièrement cruelles sous l’hypocrite cache-sexe de « la recherche scientifique » n’abusant que ceux qui veulent bien l’être.

Paul Watson et sa Fondation Sea Shepherd s’appuyant sur la Convention d’Aarhus  votée en juin 1998 par l’Assemblée générale des Nations-Unies – tente d’entraver la route des baleiniers, faisant ainsi le travail d’une police internationale de l’environnement qui n’existe pas!

Une dent de requin contre Paul Watson

Le Japon a donc une dent de requin contre Watson depuis de nombreuses années puisque ses actions nuisent, non seulement à la chasse en elle-même, mais aussi au prestige du Japon.

Dès lors, prétendre que Watson sera jugé dans l’Empire du Soleil Levant avec sérénité et équité, relève de la comptine pour jardin d’enfants.

D’autant plus que la justice japonaise n’offre guère de garanties solides en matière de droits de la défense. La procédure contre le magnat de l’automobile Carlos Ghosn avait déjà révélé de graves lacunes dans ce domaine.

Mais tout le monde n’a pas les moyens de quitter clandestinement le Japon dans un étui à violoncelle!

Un innocent passe 46 ans dans les couloirs de la mort

Surtout, un récent exemple donne de la justice nippone une image terriblement négative. Pendant 46 ans, Iwao Hakamada, a été enfermé dans les couloirs de la mort alors qu’il était innocent du quadruple meurtre pour lequel il avait été condamné à la pendaison.

Il a fallu près d’un demi-siècle pour qu’un tribunal japonais innocente enfin le malheureux. Selon Le Figaro le tribunal a finalement reconnu que trois éléments de preuve avaient été fabriqués. Le juge a également qualifié la méthode d’interrogatoire «d’inhumaine» car elle visait à infliger une «douleur physique et mentale» et à «contraindre à faire des déclarations » qui ont forcé Hakamada a s’accuser de crimes qu’il n’avait pas commis.

Paul Watson risque 15 ans de prison

Pour mesurer le long supplice subi par Iwao Hakamada, il faut savoir qu’au Japon, le condamné est informé au dernier moment de son exécution. Pendant 46 ans, le prisonnier a donc passé ses jours et ses nuits à se demander si sa dernière minute de vie allait survenir maintenant. 46 ans à décrypter les bruits dans le couloir, les portes qui s’ouvrent, le tintement des clefs, le grincement des serrures…

Paul Watson risque 15 ans de prison au Japon. Il est aujourd’hui âgé de 73 ans. Si le Danemark l’expédie dans un Etat où règne encore de tels sévices, il s’expose à être accusé de mauvais traitements.

Mercredi 2 octobre, il appartiendra au Royaume nordique de choisir entre une notice rouge-interpol et le rouge de la honte.

Jean-Noël Cuénod

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