Un espoir, mais… ©JNC_Beaurecueil-Forge de la Poésie

En quatre jours, les partis de gauche ont donc réussi à se mettre d’accord. Non seulement sur les répartitions des candidatures à l’élection législative des 30 juin et 7 juillet, mais aussi sur un programme de gouvernement cohérent et convainquant. Un espoir, certes. Mais que de temps perdu en vaines querelles d’égo! Hélas, elles persistent encore au sein de LFI…

Sur le plan géopolitique – élément essentiel lorsque la guerre fait rage sur notre continent – on pouvait craindre le pire à la suite de prises de position de certains hérauts de La France Insoumise (LFI).

Or, à ce propos, le programme du nouveau Front Populaire est clair. Sur l’Ukraine: soutien « indéfectible à « la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien » ainsi qu’à « l’intégralité de ses frontières » notamment « par la livraison d’armes nécessaires ».

Sans ambiguïté sur le Hamas

Il en va de même concernant le conflit entre Israël et Hamas, où le nouveau Front Popu rejette « le projet théocratique du Hamas » et dénonce sans ambiguïté  « les massacres terroristes du Hamas ». Il prône la reconnaissance immédiate de l’Etat de Palestine mais « à côté de l’Etat d’Israël »,ce qui s’oppose au slogan des islamistes d’un Etat palestinien « de la mer au Jourdain ».

Sur le plan social et économique, le programme de la gauche veut inverser la logique actuelle qui fait porter l’essentiel du poids de la transition énergétique – nécessité vitale – sur les travailleurs et non sur le capital.

C’est évidemment le but à atteindre si l’on veut sauver l’espèce humaine sur cette terre qui, elle, se sauvera toute seule comme une grande, quitte à se débarrasser d’une humanité qui lui serait devenue nuisible.

Difficile de faire payer les ultariches

Cela dit, « faire payer les plus riches », c’est facile à inscrire dans un programme mais très difficile à obtenir, les ultrariches disposant des fonds nécessaires pour se jouer des frontières et contourner les lois nationales.

Aussi, le programme du nouveau Front Pop’ prévoit-il, certes, de taxer les superprofits mais à l’échelon européen, devenu le seul espace possible pour entreprendre une réforme aussi contraire à la logique capitaliste.

Voilà donc, la gauche enfin sur de bons rails. Après des années d’invectives mélenchoniennes, d’agressions verbales, d’excommunications diverses, la gauche se rend compte qu’au fond peu de choses opposaient ses principales composantes. A preuve cette rapidité à trouver un bon accord.

Hélas, Mélenchon refait des siennes!

Néanmoins, ces feux de bouche ont empêché la gauche de faire programme plus tôt. La gauche risque fort de payer très cher ce temps perdu par la victoire d’un Rassemblement National en pleine dynamique; il est en train de recueillir les débris de LR qui a perdu à droite le peu de crédibilité qui lui restait.

Toutefois, la gauche dispose maintenant des instruments nécessaires pour, sinon l’emporter le 7 juillet, du moins construire une opposition puissante capable de présenter une alternative valable pour l’élection présidentielle de 2027.

Seulement voilà, la hargne stalinoïde de l’ex-trotskyste Mélenchon continue à exercer ses ravages! Non plus au détriment des autres formations de gauche mais à celui de sa propre formation, La Force Insoumise (LFI)

A la retraite!

Les instances de LFI, que Mélenchon a sous sa main, viennent de refuser l’investiture pour cette législative à Alexis Corbière, Raquel Garido et Danielle Simonnet qui ont osé émettre des opinions qui n’étaient pas du goût du patron et de son entourage.

Réaction d’une autre figure de proue de LFI, François Ruffin qui dénonce dans ces évictions, « les pires combines » de la direction de son parti.

Ces derniers développements démontre la toxicité virulente des positions mélenchoniennes qui sème sa zone au moment où l’espoir renaît à gauche.

Si LFI veut que la gauche gagne, elle doit tout d’abord remettre de l’ordre chez elle en persuadant fermement Jean-Luc Mélenchon de prendre sa retraite. A 73 ans, il en est plus que temps!

Jean-Noël Cuénod