Martine Le Pen, martyre transpercée par les flèches de la justice… « La France est-elle encore une démocratie? » chevrote Eric Ciotti, le chauve qui peut peu. « Je suis Marine » clame sur X Viktor Orban, formule très audacieuse pour un premier ministre qui voue les transgenres aux flammes de l’enfer. Référence en matière de droits humains, Poutine dénonce « une violation des droits démocratiques ».
Reconnue coupable de détournement de fonds publics d’un montant de 4,1 millions d’euros au détriment des contribuables européens, la cheffe du Rassemblement National a été condamnée par le Tribunal correctionnel de Paris à quatre ans de prison – dont deux avec sursis et deux ans ferme aménageables avec le port obligatoire d’un bracelet électronique – et 100 000 euros d’amende.
C’est surtout la peine d’inéligibilité pendant cinq ans qui la frappe de plein fouet car elle est exécutoire dès maintenant et n’est pas suspendue par le recours en appel que Marine Le Pen a déposé, peu après la lecture du verdict.
L’horizon 2027 est bouché
Dès lors, la perspective de sa participation à l’élection présidentielle de 2027 paraît singulièrement compromise.
Très compromise certes, mais pas tout à fait impossible. En effet, Marine Le Pen peut demander au Premier Président de la Cour d’appel de suspendre l’inéligibilité jusqu’à la décision de sa Cour. Ce magistrat est souverain pour décider de confirmer ou non cette suspension. Cela dit, le jugement de première instance paraît solidement motivé, ce qui ne place pas la dirigeante d’extrême-droite dans une position favorable.
Cette condamnation intervient au moment où la vague brune submerge le monde. Une décision de justice pourrait-elle en inverser le cours? On peut hélas en douter.
L’écran des juges
Comme les scientifiques, les journalistes et les intellectuels, les juges sont souvent perçus comme une élite qui fait écran entre le peuple et le pouvoir politique.
Cet écran est considéré comme un obstacle à l’exercice de cette autorité à laquelle aspire une grande partie du peuple déprimée par la situation économique, excitée contre les immigrés, cet autre gênant, et angoissée par un déferlement déstabilisant de technologies nouvelles.
Les électeurs de Le Pen écouteront donc d’une oreille favorable les appels à la haine contre ces juges qui ont voulu priver le peuple de choisir sa cheffe. On aura beau leur expliquer que Marine Le Pen et ses sbires se sont mis eux-mêmes dans ce mauvais pas en organisant un système de fraude qui a volé l’argent des Européens – dont des Français –, rien n’y fera.
Le temps de l’Indécence
Même le fait de pomper du fric à l’Union Européenne tout en vomissant sur elle ne les révoltera pas. Nous vivons le temps de l’Indécence. Il faut en tenir compte.
Il reste à convaincre les indécis de ne pas céder aux sirènes hurlantes des ennemis de l’appareil judiciaire. A cette époque où nous risquons de basculer dans l’arbitraire autocratique, les remises en question des décisions de justice ne peuvent plus être tolérées. Sans contre-pouvoir, le pouvoir exprimera tôt ou tard son hybris et écrasera en premier lieu celles et ceux qui ont désiré l’instauration de son autorité.
Et n’oubliez pas qui soutient Marine Le Pen dans ses ennuis judiciaires!
Jean-Noël Cuénod