Le gouvernement d’extrême-droite d’Israël et le Hamas sont les deux trognes d’une même malédiction. Le système NétanyHamas ronge Israël, la Palestine, le Proche-Orient, voire la planète. Les deux extrêmes poursuivent le même but: éradiquer l’idée même de la paix dans cette région.
Rien ne semble arrêter le gouvernement fascistoïde de Nétanyhaou dans sa destruction, non seulement de Gaza, mais de la Palestine en général. Ses incursions à Ramallah, en Cisjordanie, et ses projets d’implantations massives le démontrent.
Sur l’autre face du système, le Hamas prouve une fois de plus le peu de cas qu’il fait des Gazaouis. En s’acharnant à ne pas rendre ses otages – qu’il détient toujours depuis le pogrom géant qu’il a commis le 7 octobre 2023 – le Hamas offre ainsi à Nétanyhaou le prétexte rêvé pour convaincre les Israéliens de la nécessité de poursuivre la destruction de Gaza.
Une complicité qui vient de loin
Cette complicité entre la droite israélienne et les islamistes radicaux de Gaza remonte, au moins, à 1979.
Cette année-là, le gouvernement israélien est dirigé par Menahem Begin, le fondateur du Likoud, parti qui occupe encore le pouvoir actuellement(1). Et c’est sous son égide qu’Israël reconnaît et enregistre l’organisation caritative musulmane al-Mujama-al-Islamya qui s’active à Gaza. Elle est dirigée par le Cheikh Ahmed Yassine(2) qui deviendra l’un des pires ennemis d’Israël.
Car Yassine ne fait pas que la charité à Gaza. Il y cultive surtout les rhizomes de l’islamoterrorisme et fondera en 1987 le Hamas, branche ultraviolente des Frères Musulmans.
Jouer le Hamas contre le Fatah
Pourquoi la droite israélienne a-t-elle ainsi laissé prospérer l’islamisme radical à Gaza? Dans les années 1970-1980, elle considérait que l’ennemi principal d’Israël était le Fatah de Yasser Arafat, organisation palestinienne dont le contenu idéologique est plutôt de nature laïque et progressiste.
En misant sur l’islamisme politique, le likoud cherchait ainsi à diviser la résistance palestinienne. On a vu le résultat: le Fatah s’est affaibli à mesure que le Hamas et l’islamoterrorisme se renforçaient.
« Le Hamas, à mon grand regret, est une création d’Israël » affirmera Avner Cohen dans le Wall Street Journal du 24 janvier 2009. Cet ancien haut-fonctionnaire israélien sait de quoi il parle: il fut pendant vingt ans, responsable des affaires religieuses à Gaza et n’avait cessé d’alerter son gouvernement sur les projets de Cheikh Yassine.
L’affaire des 15 millions de dollars au Hamas
Cette politique complaisante de la droite israélienne vis-à-vis du Hamas fut illustrée en 2018 par cette invraisemblable affaire: trois valises contenant 15 millions de dollars en liquide ont été transférés du Qatar à la Bande de Gaza, placée sous la coupe du Hamas…Avec l’aval du premier ministre Nétanyahou!
Il s’agissait alors de verser les salaires des fonctionnaires gazaouis, salaires bloqués par l’Autorité palestinienne de Cisjordanie (dominée par le Fatah), alors en conflit avec le Hamas.
La patronne centriste de l’opposition Tzipi Livni avait réclamé la démission de Benyamin Nétanyahou, déclarant que ce premier ministre avait vendu la sécurité d’Israël pour acheter un calme temporaire.
Cette politique s’est poursuivie avant le massacre antisémite du 7 octobre 2023, lorsque le même Nétanyahou a refusé de voir les monstrueux préparatifs ourdis par le Hamas, obnubilé qu’il était par son obsession d’annexer la Cisjordanie.
Ennemis apparents en état de complicité
Le système NétanyHamas met en état de complicité deux ennemis apparents qui ont besoin l’un de l’autre pour renforcer leurs positions respectives. Leur symbiose fait sombrer dans le chaos et la destruction, l’un et l’autre camp qu’ils prétendent incarner.
Ce système peut d’ailleurs se décliner dans d’autres situations. Toutes proportion gardées, le pacte germano-soviétique en est une illustration: deux dictatures apparemment opposées se sont mises d’accord pour dépecer la Pologne(3).
L’esprit étroitement partisan qu’amplifient les algorithmes des réseaux sociaux empêche de prendre conscience de cette réalité: soutenir le Hamas renforce Nétanyahou; soutenir Nétanyahou renforce le Hamas.
1 Le likoud est alors un parti libéral-national de centre-droit. Il se placera de plus en plus vers son extrême sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou, son actuel chef de file.
2 Il sera tué le 22 mars 2004 par Tsahal.
3 A propos des points communs entre le stalinisme et le nazisme, à lire ou à relire, le saisissant dialogue entre le vétéran bolchévique Mikhaïl Mostovskoï et l’obersturmbannführer SS Liss dans « Vie et Destin » l’immense chef d’œuvre de Vassili Grosman.
Jean-Noël Cuénod
autrement dit…:
Dans le regard brûlé il n’y a plus de larmes.
Quand la gorge est tranchée il n’y a plus de mots.
Pour qui sonne l’alarme il n’est jamais trop tôt.
Il est toujours trop tard pour arrêter les armes.
merci Jean-Noël, pour ton rappel, as usual, hors des sentiers rebattus
Cher Jean-Noël,
Le parti-pris sur l’usage de certains mots m’horripile. Rétablissons un minimum de parité entre sionistes et islamistes: si les uns sont des « islamo-terroristes », alors les autres sont bel et bien des sioni-terroristes, les premiers n’étant apparus qu’en réponse aux seconds. En effet, le terrorisme sioniste s’est développé dès la fin de la Première Guerre mondiale contre le peuple palestinien avec l’aide des Britanniques. Nous aussi, Français et Européens, avons été ces colonisateurs qui ont voulu asservir ou éliminer certains peuples des autres continents par la force, la terreur et le génocide. A ce titre les Européens ont sans doute été les plus grands terroristes de toute l’histoire de l’humanité. Et aujourd’hui, que faisons-nous pour empêcher ou arrêter les massacres? Rien! Pire, nos dirigeants sont complices en fournissant sans compter les armes aux bourreaux! Quelle autorité morale pour condamner une telle barbarie ? Le regretté pape François en était une. Qui d’autre pourrait disposer d’une telle notoriété? On parle, on ergote, on promet, on manifeste aussi, mais le temps passe et les enfants de Gaza et leurs parents continuent de mourir en silence…
Amicalement,
Bertrand
Histoire de faire en sorte que l’émotion n’écrase pas les faits, et ne manipule les esprits afin d’entretenir l’incompréhension de part et d’autre
, voici le début d’un article de Jean-Pierre Filiu, qu’on ne saurait soupçonner de « philo-sémitisme », tant il défend la cause des Palestiniens CONTRE le Hamas qui espère plus de massacre encore afin de se sauver lui-même (tout comme son complice Netanyahou d’ailleurs!)
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https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2025/08/31/l-ecrasante-responsabilite-du-hamas-dans-la-catastrophe-palestinienne_6637570_6116995.html
Le nationalisme palestinien a toujours souffert d’un rapport de force écrasant en faveur du mouvement sioniste, puis de l’Etat d’Israël. Il est néanmoins discutable d’éluder la responsabilité de certains dirigeants palestiniens dans les deux désastres historiques que sont la Nakba, la « catastrophe » de 1948, avec l’exode de plus de la moitié de la population arabe de Palestine, et la catastrophe en cours dans la bande de Gaza, d’ores et déjà ravagée.
Dans les deux cas, des mouvements palestiniens en lutte ouverte contre d’autres factions palestiniennes ont fait passer leurs intérêts partisans avant la cause nationale qu’ils prétendaient défendre. Dans les deux cas, ils ont commis plus qu’un crime, mais une faute stratégique, Haj Amin Al-Husseini en s’associant au nazisme en 1941, le Hamas en perpétrant le bain de sang du 7 octobre 2023.