Environnement dans la panade – politiciens dans la parade

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« le silence est la vertu des bergers / ils s’y enveloppent pour se protéger / lorsque de la plaine murmurante / monte la bise désespérante / comme un malentendu » ©Sam_Devanthéry

Le sommet de Nice sur l’océan risque fort d’accoucher d’une sardine. Et encore une sardine dont la taille lilliputienne serait bien incapable de boucher le Vieux-Port. Après la disparition du village de Blatten en Suisse, écrasé par le Birch, l’exécutif cantonal valaisan bouge un peu. Mais beaucoup moins vite que les glaciers alpins. 

Bref, comme d’habitude: environnement dans la panade, politiciens dans la parade.

Selon le site Reporterre, « La Conférence des Nations unies sur l’océan, qui s’ouvre à Nice, risque de n’aboutir qu’à des déclarations non contraignantes, alors que les activités industrielles et le changement climatique mettent en péril ces écosystèmes ».

Le président français Emmanuel Macron et ses congénères des autres Etats multiplient les rodomontades qui ne parviennent plus, depuis laides lurettes, à masquer leur refus de prendre au sérieux le destin de l’humanité sur cette terre.

Tiens, les glaciers fondent!

En Valais, après la catastrophe de Blatten l’exécutif (Conseil d’Etat) s’est soudainement rappelé que son canton abrite les plus grands glaciers alpins; il annonce une stratégie pour faire face à cette situation. Fort bien. On demande à voir, car cela fait 37 ans que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a, pour la première fois, attiré l’attention sur le réchauffement des glaciers.

Depuis, les scientifiques s’épuisent à tirer des sonnettes d’alarme qui n’alarment guère les dirigeants et la majorité des électeurs, en Valais, ailleurs en Suisse, en France, ailleurs en Europe et dans le monde.

« Quelle était verte, ma défaite »…

En mars dernier, lors des élections cantonales, les Verts valaisans ont perdu cinq sièges, principalement au profit de l’UDC, parti d’extrême-droite, xénophobe, productiviste et anti-écolo. Même phénomène dans nombre de pays… Si les dindes cessaient de voter pour Noël, ça nous ferait des vacances!

Et Blatten qui continue à me donner des cauchemars… Poème à lire et/ou à ouïr

A LIRE

BLATTEN

C’est un village de mon pays
semé de vieux mayens
aux arômes de résine séchée
comme un encens
volé à la chapelle
la Lonza cascade sa colère
venue du fond des âges
venue du fond des orages
elle élève en fusion
les cauchemars des enfants
dans la forge de leur mémoire
pour qu’ils racontent des histoires
plus tard beaucoup plus tard

C’est un village de mon pays
tramé de mystères antiques
gardés par les masques de bois
façonnés par la main des initiés
qui transmettent leur art avec méfiance
les ronces du dialecte protègent
tous les secrets de la vallée
le silence est la vertu des bergers
ils s’y enveloppent pour se protéger
lorsque de la plaine murmurante
monte la bise désespérante
comme un malentendu

C’est un village de mon pays
étendu au pied des dieux
de rochers et de glace
des dieux effrayants et fragiles
des dieux qui fondent
voyez-vous ça!
comme des cornets de gelati
dans la main des gamins
des dieux qui s’enfuient
sous les coups de la folie d’en bas
dans leur course éperdue
les dieux ont écrasé

Blatten

sans le vouloir
sans le savoir
sans se retourner
aveugles comme des humains

C’était un village de mon pays.

Jean-Noël Cuénod

A OUÏR

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