Nous sommes de mauvais poils. D’une humeur massacrante même. Le contraire serait étonnant. Les dictateurs sont très gais, eux. Gais, mais pas gays, notez-le bien. L’injustice ne cesse de progresser, la violence, de prospérer, la sottise, de se surpasser. Autant en rire jaune. Jaune comme une certaine perruque qui nous défrise, voire nous hérisse quelque part à Washington. Poème à lire et à ouïr.
A LIRE
MassMass
Massacre de masse
MassMass
Massacre de masse
MassMass
L’homme est d’une humeur
Massacrante
Massacrée
Massacreuse
Creuse creuse les tombes
Avec les charrues à chenilles
Aux sons d’allègres marches funèbres
Au sang coulant dans les macrosillons
Et cette nuit et cette nuit
Qui colle à la peau qui colle à la peau
Cataplasme de peur et de napalm
Fourbu mais frénétique Ça court
En tous sens dans tous les sens
Unique
Inique
Interdit?
Interdit tout est interdit
Sauf la mort qui fermente
Dans les têtes chauffées
Par le soleil noir noir
Comme le ciel bleu
Comme le fer rouge
Comme le rayon vert
Comme le linceul blanc
Le soleil noir en fait voir
De toutes les douleurs
Impossible de l’éviter
Efface toutes les ombres
Abolit toutes les nuits
Brise toutes les horloges
Explose toutes les boussoles
Insatiable néant
Nous l’avons créé
Il nous avale
Tout est normal
Quand la norme
Est le mal
MassMass
Massacre de masse
MassMass
Massacre de masse
MassMass
La masse
Amasse
Le vide
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Merci Jean-Noël
Poésie sombre mais l’air du temps ne l’est-il.pas?
La beauté est encore dans les mots, les maux sont là
Cher Jean-Noël, une poésie reflétant bien l’air du temps. Difficile de s’extraire de cette noirceur et pourtant, il nous reste un petit espace, si petit mais il est là à prendre sans modération pour semer du Juste, du Beau, du Vrai. J’avoue que j’ai encore envie d’y croire.
Le « Monde en morceaux » : magnifique photo.