Elon Musk croqué par Burlingue ©Burlingue_Xavier-Bureau

Forte de ses 281 millions d’abonnés sur Instagram, la chanteuse Taylor Swift devait terrasser de ses jolis poings le monstre à Moumoute Jaune. Intervenue juste au moment où Trump s’envolait dans les sondages après son attentat, elle avait déployé son étincelante aura afin de convaincre le juvénile public de voter Kamala Harris. C’est raté. Le Revenant a fait un tabac chez les jeunes.

S’il est un – rare – secteur où le Parti démocrate et sa candidat restent dominants, c’est bien celui des « pipoles ». Pendant la campagne présidentielle états-unienne, le magazine Vogue avait recensé trente-trois célébrités du « show-biz » et du cinéma qui s’étaient publiquement engagées contre Donald Trump, de Beyoncé à Barbara Streisand, de Leonardo DiCaprio à George Clooney. Sans oublier, la reine absolue de la Paillette Influenceuse déjà nommée.

Gros flop à Hollywood!

Résultat: le Revenant de la Maison-Blanche gagne non seulement en nombre de grands électeurs mais aussi en terme de suffrages populaires. Gros flop à Hollywood!

Les stars ne brillent plus du même éclat que jadis et même naguère. Il ne suffit plus qu’elles apparaissent pour convaincre leurs admirateurs de les suivre jusque dans l’isoloir. Au son de leur flûte, c’est le vide qui se fait.

Aujourd’hui, les vedettes feraient plutôt office de boulets pour les équipes électorales. Donald Trump l’a bien compris. Il a capitalisé sur la haine qu’éprouvent les gens « d’en bas » vis-à-vis des célébrités du grand spectacle, paresseusement et abusivement qualifiées d’ « élites ». Comme si Trump et sa clique muskée n’en faisaient pas partie!

Faire oublier le Trump « pipole »

Tout le talent de Moumoute Jaune a été de faire oublier son appartenance à la caste financière et médiatique pour braquer le regard de ses électeurs vers « les donneurs de leçon du show-biz ».

« Vous avez vu, les gars, comme ils vous traitent ces enfoirés hors-sol? Moi, je cause comme vous. Pas de restrictions véganes, pas d’écologie punitive. Tiens, je peux même vous servir des McDos dégoulinant de cholestérol! C’est pas Taylor Swift qui ferait ça, hein? ». La propagande trumpienne joue sur du velours.

La différence entre Elon Musk et Taylor Swift

L’élection de Trump a démontré aussi qu’il vaut mieux   prendre dans son camp les maîtres des réseaux sociaux plutôt que leurs créatures aussi célèbres, aussi lumineuses, aussi garnies en « followers » soient-elles. En d’autres termes, Elon Musk supplante Taylor Swift.

L’une chante mais l’autre écrit la partition. Grâce a X (ex-twitter) Musk ne diffuse pas seulement ses idées, il façonne surtout celles des internautes par sa maîtrise des algorithmes. En diffusant, à jets continus, des infox, des vérités devenues mensonges à force d’être tronquées, des images détournées, des messages complotistes entrelardés d’allusions transhumano-marsiennes, Elon Musk est infiniment plus efficace qu’une armada de stars en voie d’extinction.

Jean-Noël Cuénod