A tous nos chats disparus et réapparus juste pour Noël, ce poème de forme tanka, ancêtre du haïku. Il se décline sous cette forme : trois strophes de, respectivement, 5-7-5 pieds chacune, suivies de deux strophes de 7 pieds chacune. C’est une forme classique au Japon où le 5 et le 7 sont des nombres symboliquement essentiels dans la tradition shintoïste. Dans le cas présent, il s’agit de tankas à la queue-leu-leu, guère orthodoxe mais conforme au sujet!
En Occident, le 5 symbolise soit l’homme, soit la division (5 divise en deux le nombre de la puissance divine 10), soit… les deux en même temps. Le 7 est le nombre de la création parfaite alliant l’Esprit et la Matière. En poésie, les mots sont la peau et les nombres, les os.. Jouez avec les uns et les autres, vous trouverez ce quelque chose qui vous manque.
A LIRE
Tous mes chats défunts
Tambourinent à Noël
Sur le seuil givré
A la porte de mon cœur
A la fenêtre de mon âme
S’installent près du feu
Comme avant comme toujours
Rêvent les yeux ouverts
Ils ronronnent dans mon cœur
Ils se frottent à mon âme
Parfum des fourrures
Leur ombre toujours présente
Prend forme à Noël
Passent et repassent sur mon cœur
Langues rêches sur mon âme
Sous le sapin sec
Un seul miracle miaule
Transperçant la mort
Rudes ondes vers mon cœur
Cri de réveil vers mon âme
Tendre amère présence
Larmes au goût de miel
Au fond de ma gorge
Jeux de chatons sur mon cœur
Bonds et rebonds dans mon âme
Bientôt Noël
Derrière le Jura
S’escamotera
Lent naufrage de mon cœur
Affaissement de mon âme
Dans la morne paix
Je ne caresse plus
Que la vacuité
Longue nuit sur mon cœur
Vieux sommeil de mon âme
Jean-Noël Cuénod
A OUÏR
Ces gentils défunts apaisent
Ils illuminent le passé
Ils ravivent de doux rêves
Ils siègent en mon souvenir
Ils préservent une paix secrète
Je n’oublie pas vos lignes
Poétiques et fraternelles
Cher Jean-Noël,
Je rebondis, inspirée par ton merveilleux poème et celui de Christian Stalder
Mes amours de l’au-delà
Je vous pressens et perçois
Bondir à l’affût des âmes
Egarées et affligées
Les protéger ardemment
Des prédateurs funestes
Errant sans fin dans les limbes
Vous, sereines émanations
Je vous pressens et perçois
Sur mes genoux, sous mes mains
Ronronner votre enthousiasme
A la gloire de la vie Une
Transmission irrationnelle
Des âmes joyeuses retrouvées
Mille mercis chère Gita. Belle préparation de Réveillon! JN
entre crève-cœur et brise l’âme, ça balance flux reflux, comme va le monde entre murs et abimes…
merci Jean-Noêl