Charlie-Hebdo, le Bataclan. Et maintenant Nice. Une fois de plus, la France est frappée par le terrorisme. Vers elle, doivent converger nos élans du coeur. Hélas, ce ne sera pas le dernier attentat. Et à chaque fois, la question se pose, lancinante, comment répondre ?Croire que l’on éradiquera l’islamoterrorisme par les rodomontades d’une caste politique qui ne pense pas plus loin que le calendrier électoral relève du non-sens. Le gouvernement aura beau prolonger l’état d’urgence, faire tomber des têtes dans les organismes de renseignements, nommer un Xème comité qui coordonnera les coordinateurs qui coordonnaient déjà les organismes de coordination des Services, cela ne fera que de la mousse.
Force est de reconnaître qu’elle est payante, la stratégie de l’Etat Islamique ou des autres organisations terroristes. Trois attentats (Charlie-Hebdo, Bataclan, Nice), trois scénarios différents : délinquants convertis au djihadisme en prison, attaque de type militaire et maintenant, acte accompli – apparemment – en solitaire, par un Tunisien établi officiellement en France qui n’était pas connu en tant que musulman radical. L’Etat islamique a d’ailleurs revendiqué, samedi matin, le massacre de Nice Dès septembre 2014, cette stratégie avait été largement diffusée par les médias – la communication est un champ de bataille – par le porte-parole de l’Etat islamique, Abou Mohammed Al-Adnani:
Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à-coup de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d’une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le.
Le coup peut venir de n’importe où, être porté par n’importe qui, n’importe comment. Autant dire que la lutte est de longue haleine. Or, les forces de police et de gendarmerie ne peuvent pas supporter seules cet effort. Avec l’Eurofoot, le Tour de France, les cérémonies du 14-Juillet, les tâches quotidiennes, elles sont à bout d’effectifs. Quant à l’armée française, elle est principalement active contre le terrorisme, hors des frontières. Dans ces conditions, on peut se demander si le retour à la conscription, autrement dit à l’armée des citoyens, ne devrait pas être envisagé par la France qui l’a supprimée durant la présidence de Jacques Chirac. Oh, certes, on ne saurait transformer en potion miracle, le retour du service militaire obligatoire ! Le combat contre la guérilla globalisée de l’islamoterrorisme est tout à la fois politique, économique, social, culturel, géostratégique, diplomatique et militaire. De plus, il faudra du temps pour former ces conscrits. Cela dit, répétons-le, cette guérilla globalisée est installée pour durer.
Cette force d’appoint citoyenne sera bien utile pour permettre aux militaires de carrière, aux policiers, aux gendarmes de se concentrer sur les secteurs où leur professionnalisme est indispensable. Elle sera aussi utile aux jeunes Françaises et Français pour apprendre à devenir pleinement citoyen.
Jean-Noël Cuénod