Bolsonaro multiplie les provocations en torpillant toutes les mesures de précaution à prendre contre Covid_19. Hier encore, L’irresponsable en chef du Brésil paradait sans masque devant ses partisans (cf. vidéo ci-dessous). Par son crétinisme frénétique, il menace directement la France qui partage 730 kilomètres de frontière terrestre avec le Brésil. La pandémie explose d’ailleurs en Guyane.
Voilà une donnée géographique que les Français ont pour la plupart oubliée depuis leur période scolaire : c’est avec le Brésil que leur pays dispose de la plus longue frontière, avant même, dans l’ordre, la Belgique, l’Espagne, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, le Luxembourg et Andorre. La région française de la Guyane (300 000 habitants) est donc l’une des premières contrées étrangères à subir les conséquences des pitreries anti-sanitaires de l’une des figures majeures de l’Internationale Crétiniste.
128% d’augmentation des cas de Covid_19
Selon l’Agence France-Presse, 67 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés entre samedi et dimanche, portant à 328 le nombre de personnes contaminées en Guyane, région moins touchée que d’autres en métropole, du moins jusqu’à un passé récent. La situation s’est donc considérablement dégradée : le nombre de Guyanais infectés par Covid_19 a augmenté de 128% sur les quatorze derniers jours.
Un ami, infirmier en Guyane, nous a fait part de ses craintes de voir les Brésiliens atteints par le coronavirus franchir en nombre la frontière pour recevoir en France les soins que les institutions brésiliennes sont bien incapables de leur fournir. Cette crainte est partagée par le sénateur LREM de la Guyane Georges Patient. Au Parisien de ce jour, il confirme les dires de notre ami : « Beaucoup de Brésiliens viennent en Guyane car ils sont privés de soins au Brésil. D’autre part de nombreux Franco-brésiliens habitant et travaillant en Guyane étaient partis au Brésil au début du confinement entamé le 17 mars en France. Comme leur nationalité le leur permet, beaucoup d’entre eux comptent désormais revenir vivre et travailler en Guyane avec le risque d’y amener le virus. » S’ajoutent à ce tableau, les nombreux passages clandestins de la frontière franchie en pirogue ou à pied.
La double faute de Bolso-Ubu
Sorte de Père Ubu en moins drôle, Bolsonaro est coupable à double titre. Par ses coupes budgétaires, il a aggravé l’état sanitaire de son pays ; par ses déclarations et ses mesures à rebours du bon sens médical, il a participé activement à la propagation du virus au Brésil, devenu le deuxième pays le plus atteint de la planète après les Etats-Unis de Trump.
Les Brésiliens sont ses premières victimes mais les Français de Guyane les suivent de près. Selon le sénateur Patient, fort bien nommé en l’occurrence : « Il faut absolument se poser la question d’une coopération sanitaire avec les villes brésiliennes frontalières. Ce sera difficile avec Bolsonaro mais c’est indispensable ».
C’est un indispensable qui risque d’attendre longtemps, car toute la question est là : rien n’est prévu pour prémunir la planète des décisions absurdes de chefs d’Etat dont le vide cérébral est incompatible avec toute pensée et rétif à tous les explications rationnelles.
Le constat est terriblement déprimant : nous sommes dans la main des pires crétins.
Depuis la nuit des temps, l’humanité a subi les ravages de dirigeants sanguinaires mais dont le cerveau fonctionnait, pour le mal, certes. Aujourd’hui, malgré ses atteintes répétées pour vider la démocratie de sa substance et ses envies dictatoriales, Bolsonaro n’est pas un tyran avide de sang. C’est tout simplement un con. Il n’est pas d’autre mot pour le caractériser.
La déprimante puissance de la connerie
Contre le mensonge, contre la méchanceté, contre la perversité, contre l’oppression, il est possible d’argumenter. Mais contre la connerie, rien à faire : tout glisse sur elle comme sur les plumes d’un vilain canard. D’où ce sentiment effrayant d’être désarmé.
Il ne reste plus qu’à soutenir massivement en moyens humains et financiers la Guyane pour qu’elle tienne le choc. Sans oublier le soutien moral des Français et des Européens, les Guyanais devant se sentir bien seuls face à l’incurie bolsonarienne. Il ne faudrait pas qu’en plus, ils éprouvent le sentiment désespérant d’être abandonnés.
Jean-Noël Cuénod
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