Chaos trumpiste: résister aux fabricants de désespoir

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Tyrannosaurus Rex Americae et Tyrannosaurus Rex Russiae en pleine parade amoureuse ©Leonardo.Ai

Les flots bouillonnant des médias divers et avariés convergent pour nous submerger de désespoir, de déprime, d’angoisse. C’est le but visé par la déstabilisation clownesque ourdie par le couple méphitique Trumpine-Poutrump et exécutée par les trolls de la fachosphère, faux patriotes et vrais collabos avant l’heure.

Il est vrai que les tenants de la seule démocratie qui vaille – celle qui est fondée sur les contre-pouvoirs et l’Etat de droit – se sentent plus que jamais acculés par les Tyrannosaurus Rexes russe et étatsunien.

Le premier a fermement établi sa dictature alors que l’autre s’efforce d’en créer une en commençant par démolir systématiquement les institutions démocratiques de son pays.

Le duo a placé dans sa ligne de tir, les démocraties européennes, plus faibles militairement. Et la faiblesse attire encore plus sûrement la guerre que la force.

La résistance spirituelle

Dans une civilisation matérialiste comme la nôtre, une dimension est systématiquement oubliée, à savoir la résistance spirituelle.

Les peuples peuvent perdre les guerres et être asservis par l’envahisseur, ils leur restent cette volonté de persévérer dans leur être collectif. C’est ce qui permet aux Kurdes de rester Kurdes malgré le pouvoir ottoman, aux Algériens d’être restés Algériens même lorsqu’ils furent transformés en habitants de trois départements français; entre autres exemples.

La résistance spirituelle, c’est la conscience de soi, de sa culture, de son rapport particulier avec le monde visible ou invisible et la volonté farouche de conserver ce qui a de mieux pour vivre dignement sans contraintes autres que celles que nous nous sommes librement données pour assurer l’harmonie sociale.

Etre pleinement conscient de cela, c’est remporter la première bataille contre les candidats à notre agression qui se font de plus en plus pressants.

Contre la nostalgie

Les fabricants de désespoir fourbissent plusieurs types d’armes. La nostalgie par exemple, cet acte de sabotage moral, en multipliant sur la Toile les jets de gaz lacrymogène du genre:

  Ah comme c’était mieux avant lorsque Monsieur allait au bureau, que Madame restait confinée dans sa cuisine et que les enfants étaient bien peignés avec la raie de côté. L’engeance LGBTQ n’existait pas encore. Ou plutôt elle restait vissée à sa place, invisible, tapie dans l’ombre des pissotières à la merci de la maréchaussée.

Prôner un monde qui n’existe plus c’est préparer un autre qui sera pire encore.

La déstabilisation clownesque

La déstabilisation clownesque façon Trump relève aussi de la fabrique du désespoir: un jour, je te fixe des droits de douane maousses dans les badigoinces; un jour, je te les enlève; un jour je te les remets. Comme ça, tu ne sais plus où tu habites. Et si tu ne sais plus où tu habites, moi je connais ton adresse et je ne vais pas hésiter à jouer les coucous! Surtout, si tu as des terres rares et autres gourmandises propres à satisfaire le démentiel appétit de la caste des Technoprédateurs dont je suis le Chef.

« Populistes », tu parles!

Les trolls poutiniens, les vomissures muskées, les volte-fesses de Face d’Orange trament la sphère – à la fois hystérique et déprimante, cynique et veule – du « deal » dans laquelle s’engouffrent les néofascistes pudiquement appelés « populistes ».

« Populistes » tu parles! Le peuple, ils s’en soucient comme de leur premier salut romain. Eux aussi contribuent à la fabrique du désespoir et comptent bien un retour politique sur investissement.

Pour l’instant, la Technoprédation et le néofascisme avec ses diverses formes triomphent sur tous les fronts: diplomatiques, militaires, médiatiques, électoraux. Succès relayés par tous les fabricants de désespoir. Et nous voilà sidérés, tétanisés, paralysés. C’était bien le but recherché.

Eh bien merde! Secouons-nous! Tant que nous nous sentons vivants rien n’est perdu. Le désespoir est bien là, chacun en est conscient. A nous de voir plus loin que ce mur de suie sur lequel nous butons, en pratiquant quelques règles d’hygiène morale.

Trump ne peut rien contre la beauté du monde

Tout d’abord, retrouver la beauté simple de la pâquerette au bord du chemin qui s’ouvre comme si c’était le premier jour de l’univers, du merle qui chante comme si c’était le premier printemps de l’amour. (A lire ce poème de Gérard de Nerval)

La beauté du monde est source et ressource. C’est en elle que le courage se fortifie. C’est par elle que les mots tordus par les tyrans retrouveront leur force mobilisatrice. Contre elle, Trump et ceux qu’il représente ne peuvent rien.

Et puis, n’oublions pas qu’aujourd’hui le Tyrannosaurus Rex n’est plus qu’un objet de musée qui ne fait peur qu’aux petits enfants.

Jean-Noël Cuénod

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